Centrafrique : des ex-combattants de l'UPC déposent les armes

Le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) prend un tournant décisif en République centrafricaine.
Dans le village de Maloum, à 55 kilomètres de Bambari, d’anciens combattants du groupe armé UPC (Unité pour la Paix en Centrafrique) ont remis leurs armes dans le cadre de l'accord de paix signé le 19 avril à N'Djamena (Tchad) entre le gouvernement centrafricain et deux groupes armés : l’UPC et 3R (Retour, Réclamation, Réhabilitation).
Ce désarmement, appuyé par la MINUSCA, a été mis en œuvre par l’Unité d'exécution du programme national de désarmement, démobilisation, réinsertion et rapatriement (UEPNDDRR). Il marque la première opération de ce type depuis la dissolution officielle de ces deux groupes le 10 juillet à Bangui.
« Nous constatons un engagement de la part des chefs des groupes armés ici à Maloum. Et nous observons une discipline parmi les éléments, ce qui facilite notre travail en matière de désarmement », explique Wilfrid Relwende Sawadogo, coordinateur DDR de la MINUSCA.
Les ex-combattants ont suivi un processus rigoureux : remise des armes, examens médicaux, soutien psychosocial, identification biométrique, puis versement d’une prime de réinsertion. L’objectif : garantir une sortie durable du cycle de violence.
Parmi les profils démobilisés figure Abdoulay Atair, engagé depuis 2014 à Bambari.
« Ce qui m’a poussé à rejoindre les groupes armés, c’était principalement l’insécurité. [...] Aujourd’hui, grâce aux accords signés avec le gouvernement, nous nous sommes engagés à déposer les armes et à contribuer activement à la construction de la paix », confie-t-il.
Les armes récupérées, dont plusieurs lance-roquettes RPG-7 et mitrailleuses PKM, ont été transférées dans les installations sécurisées de la MINUSCA avant d’être acheminées à Bangui pour destruction ou stockage officiel.
Le village de Maloum, autrefois bastion rebelle, célèbre ce tournant.
« Toute la population est en liesse. Nos enfants, nos frères qui étaient dans la brousse ont choisi volontairement de déposer les armes », se réjouit Aliou Bi-Oba,** conseiller municipal.
À ce jour, plus de 3 000 armes ont été collectées dans le cadre du DDRR, et plus de 13 000 ex-combattants ont été désarmés à travers le pays depuis 2018. Le programme prévoit aussi une réinsertion socio-économique, avec formations professionnelles et appuis à l’auto-emploi pour ceux qui ne seront pas intégrés aux forces armées nationales.
Si cette étape marque un progrès, des zones instables subsistent, notamment dans les régions frontalières avec le Tchad et le Soudan.
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