Cameroun : Issa Tchiroma Bakary mobilise dans son fief de Maroua

À quelques jours de l’élection présidentielle prévue ce dimanche au Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, candidat du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), a rassemblé une foule nombreuse lors d’un meeting dans son fief de Maroua, dans le nord du pays.
Affichant une grande confiance, l’ex-ministre a assuré que son équipe est prête pour surveiller les résultats du scrutin.
Nous avons déjà mis en place un système qui nous permet de savoir exactement qui a fait quoi dans les 24 heures qui suivent le vote. Et je demande à tout le monde, très tôt lundi, dès que nous aurons tous les résultats, qui sont définitifs parce que scientifiquement établis, de se joindre à moi pour inviter toute la nation à fêter cette victoire , a-t-il déclaré devant ses partisans.
Le Cameroun, avec près de 30 millions d’habitants, traverse une période difficile. Entre la crise anglophone, une corruption chronique et des difficultés économiques persistantes, une grande partie de la population exprime un profond désir de changement.
Pour les militants du FSNC, Issa Tchiroma incarne cette volonté de rupture avec un système qu’ils jugent à bout de souffle.
Il fallait s'unir pour que les choses changent. Nous voulons que ce changement se fasse à travers le FSNC, pour que tout ce qui est incohérent en termes de gestion et de politique au Cameroun puisse changer , déclare Welemé Jean, militant du parti.
Cependant, le positionnement d’Issa Tchiroma reste paradoxal. Longtemps figure emblématique du régime de Paul Biya, il a occupé plusieurs postes ministériels avant de se lancer aujourd’hui comme opposant.
« C'est le parti qui prône le changement et la rupture avec le passé. Aujourd'hui, c'est tout le Cameroun, de tous les coins de notre pays, qui appelle à une rupture totale avec ceux qui nous ont asservis pendant plus de 43 ans », affirme Bachirou Poudito, autre militant du FSNC.
Ce revirement suscite autant d’espoir que de scepticisme. Pour une partie de l’opinion, la promesse de rupture de Tchiroma pourrait masquer une continuité déguisée du pouvoir en place.
Un scrutin sous tension
Le président sortant Paul Biya, 92 ans, est candidat à sa propre succession. Malgré son âge avancé et des critiques croissantes sur sa gouvernance, il reste le favori de ce scrutin, notamment après l’exclusion de son principal rival, Maurice Kamto, et une opposition toujours fragmentée.
Comme lors des précédents scrutins, des doutes planent sur la transparence du processus électoral, les institutions étant souvent accusées de partialité en faveur du régime.
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