Cameroun : colère et tensions à Douala après la victoire de Paul Biya
Dans la capitale économique du Cameroun, Douala, la situation reste tendue et conflictuelle. Ce lundi marque la deuxième journée de violences, dans un contexte d’attente grande nervosité autour des résultats de la présidentielle du 12 octobre dernier.
Après l’annonce de la victoire de Paul Biya, une vague de colère a secoué la ville. Des jeunes ont barricadé toutes les routes principales, créant de nombreux ralentissements et chaos dans les quartiers. Des foyers de feu ont été allumés sur les artères, symboles de la frustration grandissante.
Un habitant de Douala, Max Ndongmo, témoigne : « J’en ai marre, je ne travaille pas, et même mes petits enfants que j’ai à la maison, je ne peux pas subvenir à leurs besoins. Je souffre énormément, il faut que Paul Biya laisse la présidence. La manière dont les résultats ont été annoncés aujourd’hui m’a profondément bouleversé. Je suis tellement dépassé que j’ai failli casser mon téléviseur. Ce qu’ils ont fait, c’est de l’hypocrisie. À ce gouvernement, je dis pardon, pardon, pardon. Quand on ne peut pas suivre, il faut laisser. Paul Biya a beaucoup fait pour nous, nous le respeçons, c’est notre père et grand-père, qu’il laisse un peu la place. »
Une situation devenue alarmante
Face à la tension croissante, l’armée a été déployée dans plusieurs quartiers afin d’essayer de contenir la colère. Toutefois, les violences n’ont pas cessé : pillages, destructions et tirs à balles réelles ont marqué cette journée de lundi, qui a paralysé la ville entière.
Malgré la présence massive des forces de sécurité, le moral des jeunes reste intact : ils réclament la vérité des résultats électoraux. Pour rappel, Paul Biya a été déclaré vainqueur avec 53 % des voix. Cependant, cette victoire est vivement contestée par l’opposant Tchiroma, qui a renouvelé, ce lundi encore, son appel à une mobilisation générale.
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