Festival de Marrakech : les "cheikhates", ou le féminisme à l'état pur
Chanteuses populaires, les «Cheikhates» marocaines incarnent la force et la liberté. Leur prose tantôt mélancolique, tantôt joyeuse a toujours fasciné le réalisateur Nabil Ayouch, qui n’a pas pu résister à l’envie de réaliser Everybody loves Touda lorsqu’il a rencontré l’actrice idéale.
Nabil Ayouch a toujours tourné autour des "cheikhates" qui sont apparues à plusieurs reprises dans ces films comme des personnages secondaires notamment dans "Les chevaux de Dieu" et "Razzia".
Il découvre Nisrine Erradi, interprète du rôle de Touda, personnage principal du film, dans le long-métrage de sa femme Maryam Touzani intitulé "Adam". elle incarnait selon lui parfaitement cette force transmise par les "cheikhates" : « ... je l’ai trouvé remarquable j’ai trouvé qu’elle avait la force de caractère, toutes les qualités que j’attendais de l’actrice qui devait interprété ce rôle et c’est elle qui m’a mis à l’écriture et qui a réveillé cette envie, vie besoin de faire enfin un film qui serait consacré à ces femmes qui sont des femmes extrêmement courageuses, qui sont puissantes dans leur expression, dans leur art "Aïta" et qui ont joué un rôle très important dans l’histoire du pays, qu’il ne faut pas oublier, c’est une façon de leur rendre hommage » a déclaré le réalisateur de Everybody loves Touda.
Nisrin Erradi interprète du rôle de Touda avoue s'être plongée à corps perdu dans ce rôle qui l'a beaucoup touché, si bien qu'elle n'a accepté de jouer aucun autre film pendant deux ans. Elle ne pouvait jouer que Touda et révèle avoir eu du mal à la quitte.
L'actrice s'est dit fière d'avoir pu porter la voix de ces femmes modernes qui font à la fois partie intégrante de l'histoire marocaine : « A la base je suis une femme forte et j’aime jouer des personnages comme ça. Les cheikhates sont des femmes fortes, et elles ont besoin de quelqu’un pour parler d’elles, je pense que j’ai bien interprété le rôle de cheikhate pour les faire entendre dans le monde entier. » a expliqué Nisrin Erradi.
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