Espace : les grands rendez-vous cosmiques de 2026
Pour ouvrir le bal des merveilles cosmiques de l’année, la Lune sera à l’honneur, attirant les premiers astronautes à s’y rendre depuis plus de 50 ans, ainsi qu’une véritable caravane d’atterrisseurs lunaires robotiques, dont le nouveau et gigantesque Blue Moon de Jeff Bezos.
Une super Lune est attendue le 3 janvier et une Lune bleue astronomique est prévue pour le mois de mai.
Le Soleil fera lui aussi parler de lui avec une éclipse annulaire — dite « anneau de feu » — à l’extrémité sud du globe en février, puis une éclipse solaire totale à l’extrémité nord en août. On peut également s’attendre à voir davantage d’aurores boréales et australes dans des régions inhabituelles, même si elles pourraient être moins fréquentes que ces deux dernières années.
Quant à cette comète qui a fait une incursion dans notre voisinage depuis une autre étoile, elle est toujours visible à l’aide de puissants télescopes d’amateurs, mais elle s’estompe de jour en jour depuis son passage près de la Terre en décembre. La prochaine étape de sa trajectoire sera Jupiter, qu’elle croisera en mars. Une fois que cet intrus glacé quittera notre système solaire dans une dizaine d’années, il regagnera l’espace interstellaire, là où il appartient.
Il s’agit de notre troisième visiteur interstellaire connu. Les scientifiques s’attendent à en découvrir d’autres.
« Je n’arrive pas à croire qu’il ait fallu autant de temps pour en trouver trois », a déclaré Paul Chodas de la NASA, qui les traque depuis les années 1980. Et grâce à des technologies toujours plus performantes, « les chances de repérer un autre visiteur interstellaire augmenteront ».
Voici un aperçu de ce que l’Univers nous réserve en 2026 :
Prochaine destination : la Lune
Le commandant de la prochaine mission lunaire de la NASA, Reid Wiseman, estime qu’il est très probable que lui et son équipage soient les premiers à observer directement de vastes zones de la face cachée de la Lune, ignorées par les astronautes d’Apollo il y a un demi-siècle. Ces observations pourraient s’avérer précieuses pour les géologues et pour les experts chargés de sélectionner de futurs sites d’atterrissage.
Prévu pour un lancement en début d’année, l’équipage — composé de trois Américains et d’un Canadien — passera à grande vitesse près de la Lune, effectuera un demi-tour derrière elle, puis rentrera directement sur Terre pour conclure cette mission de dix jours. Aucun alunissage n’est prévu : les premières empreintes de pas seront laissées par l’équipage suivant du programme Artemis d’exploration lunaire.
D’autres atterrissages robotiques sur la Lune sont également programmés par la Chine ainsi que par des entreprises américaines. En début d’année, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, espère que sa société Blue Origin lancera un prototype de l’atterrisseur lunaire qu’elle développe pour les astronautes de la NASA. Cette version de démonstration de Blue Moon mesurera environ 8 mètres de haut, soit plus que le module lunaire qui avait permis aux 12 astronautes d’Apollo de marcher sur la Lune. La version habitée de Blue Moon sera presque deux fois plus haute.
Astrobotic Technology et Intuitive Machines tenteront elles aussi de revenir sur la Lune en 2026 avec du matériel scientifique. La seule entreprise privée ayant réussi un alunissage à ce jour, Firefly Aerospace, vise quant à elle la face cachée de la Lune en 2026.
La Chine prévoit de cibler la région du pôle Sud lunaire au cours de la nouvelle année, en envoyant un rover ainsi qu’un « sauteur » capable de plonger dans des cratères en ombre permanente à la recherche de glace.
Éclipses
Le cosmos sortira le grand jeu avec une éclipse solaire totale le 12 août, qui débutera dans l’Arctique et traversera le Groenland, l’Islande et l’Espagne. La totalité durera 2 minutes et 18 secondes, lorsque la Lune se placera exactement entre la Terre et le Soleil, occultant complètement ce dernier. À titre de comparaison, l’éclipse solaire totale de 2027 offrira pas moins de 6 minutes et demie de totalité et traversera davantage de pays.
En 2026, l’événement d’ouverture sera une éclipse annulaire en Antarctique le 17 février, visible dans des conditions idéales depuis seulement quelques stations de recherche. L’Afrique du Sud ainsi que l’extrême sud du Chili et de l’Argentine pourront en observer une phase partielle. Une éclipse lunaire totale suivra deux semaines après l’éclipse annulaire de février, puis une éclipse lunaire partielle clôturera la série à la fin du mois d’août.
Le défilé des planètes
Six des huit planètes du système solaire offriront un spectaculaire alignement aux alentours du 28 février. Une Lune presque pleine participera également au spectacle, apparaissant à proximité de Jupiter. Uranus et Neptune nécessiteront des jumelles ou un télescope, tandis que Mercure, Vénus, Jupiter et Saturne devraient être visibles à l’œil nu peu après le coucher du Soleil, si les conditions météorologiques le permettent, bien que Mercure et Vénus soient proches de l’horizon.
Mars sera la grande absente. Bonne nouvelle toutefois : la planète rouge rejoindra un alignement de six planètes en août, cette fois avec Vénus absente.
Super Lunes
Trois super Lunes illumineront le ciel nocturne en 2026. Ce phénomène spectaculaire se produit lorsqu’une pleine Lune s’approche plus que d’ordinaire de la Terre sur son orbite légèrement elliptique. Plus grandes et plus lumineuses, les super Lunes attirent chaque année de nombreux curieux, sans nécessiter le moindre équipement.
La première super Lune de l’année, en janvier, coïncidera avec une pluie de météores, mais la luminosité lunaire risque de masquer les plus faibles bolides. La deuxième super Lune de 2026 aura lieu le 24 novembre. La troisième — et la plus proche de l’année — se produira dans la nuit du 23 au 24 décembre. Cette super Lune de la veille de Noël passera à environ 356 740 kilomètres de la Terre.
Aurores boréales et australes
Le Soleil devrait produire davantage d’éruptions en 2026, susceptibles de provoquer des tempêtes géomagnétiques sur Terre et de magnifiques aurores polaires. Toutefois, l’activité solaire devrait progressivement diminuer, le cycle solaire de 11 ans entrant enfin dans sa phase descendante.
Les spécialistes de la météorologie spatiale, comme Rob Steenburgh de l’Administration nationale océanique et atmosphérique (NOAA), se réjouissent déjà de pouvoir exploiter les nombreuses mesures du vent solaire fournies par un nouvel observatoire lancé à l’automne.
« 2026 sera une année passionnante pour les amateurs de météo spatiale », a-t-il écrit dans un courriel, soulignant que ce nouveau vaisseau spatial et d’autres missions aideront les scientifiques à « mieux comprendre notre étoile la plus proche et à prévoir ses impacts ».
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