Maroc : les Jardins Exotiques de Bouknadel face au défi de la sécheresse

Les Jardins Exotiques de Bouknadel, près de Rabat, abritent plus de 500 espèces végétales tropicales et subtropicales. Confrontés à la sécheresse et au réchauffement climatique, les responsables adoptent des techniques innovantes pour préserver ce patrimoine naturel.
Nichés à une douzaine de kilomètres de Rabat, les Jardins Exotiques de Bouknadel sont un havre de biodiversité où cohabitent plus de 500 espèces végétales venues d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud. Créés en 1951 par l’ingénieur horticole français Marcel François, ces jardins, ouverts au public en 1961, attirent aujourd’hui quelque 100 000 visiteurs par an. Mais face à la raréfaction de l’eau et aux effets du réchauffement climatique, leur équilibre est mis à rude épreuve.
Un impact visible sur les plantes
La sécheresse qui frappe le Maroc ces dernières années affecte profondément le cycle de vie des plantes. Habituellement soumises à un repos biologique entre l’automne et l’hiver, elles montrent aujourd’hui des signes de stress. « En raison de la pénurie d’eau, ces plantes sont déprimées et leur croissance est parfois déséquilibrée », explique Marzak Charki, technicien de production végétale au sein des jardins.
Des stratégies d’adaptation mises en place
Pour préserver ce patrimoine botanique unique, les équipes des Jardins Exotiques adoptent des méthodes d’irrigation plus durables. « Les plantes ont généralement besoin de beaucoup d’eau pour leur croissance, c'est pourquoi nous utilisons des systèmes de goutte-à-goutte ou d’aspersion », détaille Ibrahim Haddane, directeur des jardins. Outre l’optimisation de l’arrosage, la lutte biologique est privilégiée contre les parasites : plutôt que d’utiliser des traitements chimiques, des insectes ou des animaux sont introduits pour protéger les plantes.
Un site au service de l’écotourisme et de la recherche
Au-delà de leur fonction récréative, les Jardins Exotiques de Bouknadel jouent un rôle majeur dans la sensibilisation à la préservation de la biodiversité. Ils accueillent régulièrement des chercheurs et des écoles intéressés par les méthodes de conservation des espèces rares. Divisés en plusieurs espaces thématiques – jardins culturels, naturels et éducatifs –, ils constituent un véritable laboratoire à ciel ouvert pour l’étude des écosystèmes.
Face aux défis climatiques, la direction explore également l’introduction de variétés végétales plus résistantes à la sécheresse. « Nous devons repenser la manière dont nous gérons ces espaces verts pour assurer leur pérennité », souligne Ibrahim Haddane.
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