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Afrique-Diaspora : un duo gagnant pour l'essor économique [Business Africa]

Business • Mar 6, 2025, 12:28 AM
6 min de lecture
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Cette semaine, Business Africa s’installe à Paris pour une édition spéciale réalisée lors du Salon Business Africa 2025.

Trois grandes thématiques sont au programme : l’intelligence financière comme moteur de développement, le retour des talents de la diaspora et la place des femmes dans l’entrepreneuriat.

L’intelligence financière, clé du développement économique africain

L’un des enjeux majeurs discutés lors du Salon Business Africa est l’importance de l’intelligence financière pour accélérer la croissance du continent. En effet, bien que la digitalisation ait permis d’améliorer l’inclusion financière, la maîtrise des outils financiers reste insuffisante.

Pour Stanislas Zeze, PDG de Bloomfield Investment Corporation, la transformation numérique représente une opportunité unique :

« Avec le digital, on a comblé le déficit en intelligence financière. Aujourd’hui, tout le monde peut faire des transactions, quelle que soit sa localisation. Cette inclusivité est effective et permet de rattraper certains retards que l’Afrique a accumulés. »

Cependant, cette avancée ne peut être pleinement exploitée sans un renforcement des connaissances en gestion financière. Joel Kabuya, Directeur Général Adjoint d’Ecobank en RDC, souligne cette lacune :

« L’intelligence financière, c’est l’ensemble des connaissances et des acquis nécessaires pour créer de la valeur. Malheureusement, cela manque dans notre système éducatif. Beaucoup d’entrepreneurs ont des idées, du potentiel, mais pas l’éducation financière nécessaire pour les concrétiser. »

En parallèle, Stanislas Zeze insiste sur l’importance de ne pas compter uniquement sur les multinationales pour le développement du continent :

« Si votre pays se développe uniquement par le biais des entreprises étrangères, l’inclusion économique sera difficile. La richesse doit être créée par les entreprises locales pour qu’elle bénéficie aux populations. »

Le retour des talents de la diaspora : un moteur pour l’Afrique

Autre tendance forte évoquée : le retour des talents de la diaspora africaine. En 2020, 40 % de la diaspora en France envisageaient un retour immédiat sur le continent, et 71 % d’ici dix ans. Une dynamique qui s’accélère en 2024 avec la croissance africaine de 4 % et l’essor des opportunités dans le numérique, l’agriculture et l’éducation.

Cependant, ce retour n’est pas sans défis. Comme le rappelle Yacine Ben Fylla, fondateur de Ballers House Agency :

« L’Afrique est un continent plein d’opportunités, mais il ne faut pas croire que tout sera facile. Nous avons encore des défis structurels et un problème de leadership, avec des postes clés qui doivent être occupés par les bonnes personnes. »

Face à ces obstacles, la complémentarité entre entrepreneurs de la diaspora et acteurs locaux apparaît comme une solution clé. Stéphane Tiki, directeur du développement et porte Parole du Groupement du Patronat Francophone, insiste sur l’importance de cette collaboration :

« Il ne faut pas opposer diaspora et entrepreneurs locaux. Ceux qui reviennent avec un savoir-faire acquis en France, par exemple, ont besoin des locaux qui connaissent le terrain. C’est en mélangeant ces expériences que nous construirons des projets solides et durables. »

Régis Mutombo Katalayi, fondateur du Salon Business Africa, partage cette vision et insiste sur le rôle essentiel de la diaspora dans le développement du continent :

« La diaspora est un ambassadeur. Elle doit montrer l’exemple. Il ne suffit pas d’envoyer de l’argent, il faut aussi créer des opportunités, investir, et bâtir un véritable pont économique entre l’Afrique et la diaspora. »

Un exemple concret de cette dynamique est le secteur immobilier, où de nombreux membres de la diaspora investissent en Afrique, générant ainsi des emplois et de la valeur locale :

« La diaspora achète des biens immobiliers en Afrique, ce qui signifie qu’il faut les construire avec les locaux. Cela crée de l’emploi et finance le développement. Ce ne sont pas que des paroles, c’est du concret. »

Femmes et entrepreneuriat : une bataille pour l’égalité des chances

Le troisième sujet phare de cette édition concerne l’entrepreneuriat féminin, qui progresse mais fait face à des inégalités persistantes. Selon une étude du Boston Consulting Group, les femmes entrepreneures en France reçoivent 30 % de financements en moins que les hommes, et ce chiffre grimpe à 50 % pour les afro-descendantes.

En Afrique, la situation est encore plus compliquée. La Banque mondiale révèle que seulement 20 % des entreprises sont dirigées par des femmes et qu’elles n’accèdent qu’à 1 % du financement total disponible. Gwenola Monteiro, fondatrice de Weno Holding, témoigne des difficultés rencontrées :

« Lever des fonds pour une femme est très compliqué. On nous ramène toujours à notre rôle traditionnel, à la maison. Il manque des fonds spécifiquement dédiés aux femmes de notre communauté. »

Face aux barrières financières et culturelles, certaines entrepreneures font le choix de l’auto-financement. C’est le cas de Penola Lawson, fondatrice de la marque de parfum Lawson Paris :

« Avant de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’ai d’abord créé du contenu pour sécuriser des fonds. C’est une aventure où l’on avance souvent à l’aveugle, mais il faut être préparé. »

Un salon incontournable pour l’avenir de l’entrepreneuriat africain

À travers ces thématiques, cette édition spéciale du Salon Business Africa met en lumière les opportunités et défis qui façonnent l’économie africaine. Comme le souligne son fondateur Régis Mutombo Katalayi :

« Business Africa, c’est avant tout une plateforme pour valoriser et connecter les entrepreneurs africains. L’objectif est de donner de la visibilité, mais aussi d’encourager des partenariats concrets entre l’Afrique et sa diaspora. »

Un engagement qui fait du Salon Business Africa un événement incontournable pour tous ceux qui veulent contribuer activement au développement du continent.