Mali: la France recommande à ses ressortissants de quitter temporairement le territoire
Par Thomas Ladonne
Le ministère français des Affaires étrangères a vivement recommandé aux Français présents au Mali de quitter temporairement le pays, ce jeudi 7 novembre. Depuis deux mois, le Mali subit un blocus sur le carburant mis en place par les djihadistes du JNIM. La situation sécuritaire s'aggrave dans le pays, qui combat les terroristes depuis plus de dix ans.
Le ministère français des Affaires étrangères a vivement recommandé aux Français présents au Mali de quitter temporairement le pays, ce jeudi 7 novembre. Depuis deux mois, le Mali subit un blocus sur le carburant mis en place par les djihadistes du JNIM. La situation sécuritaire s'aggrave dans le pays, qui combat les terroristes depuis plus de dix ans.
La France a recommandé à ses ressortissants de quitter le Mali ce jeudi. "Il est recommandé aux ressortissants français de prévoir un départ temporaire du Mali dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles", est-il écrit sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères français.
Depuis le 3 septembre dernier, les djihadiste du Groupe du soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affiliés à Al-Qaida, ont mis en place un blocus sur le carburant dans le pays. Les files d'attente sont interminables dans les stations-services des grandes villes. Les camions-citernes sont la cible d'attaques fréquentes. L'électricité est aussi ciblée: à Mopti dans le centre du pays, les coupures sont devenues la norme.
"Djihad économique"
C'est dans ce sens que "les déplacements par voie terrestre restent déconseillés, car les routes nationales sont actuellement la cible d’attaques de groupes terroristes", précise la note du ministère destinée aux voyageurs.
Depuis plus de 10 ans maintenant, les djihadistes du JNIM et de l'État islamique sévissent dans la région du Sahel. Au Mali, la situation s'est intensifiée ces derniers mois, avec une nouvelle stratégie mise en place par le JNIM. Les djihadistes tentent de mettre un place un "djihad économique" dans la région, d'après le think tank Timbuktu Institute.
L'objectif principal du JNIM selon Bakary Sambe, le directeur du think tank, est de "déstabiliser et asphyxier l'économie malienne". Différentes conséquences sur la société ont été identifiées par les chercheurs, dont le risque d'insécurité alimentaire et le très fort impact du manque de carburant. Ils rappellent bien que le carburant est essentiel pour les activités civiles quotidiennes, mais aussi pour les activités militaires.
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Lundi 3 novembre, dans la localité de Léré, "il y a eu un assaut par le JNIM et ils ont enlevé douze personnes qu'ils ont ensuite tuées", a raconté ce jeudi 6 novembre à l'AFP un responsable local s'exprimant anonymement pour raisons de sécurité.
Le gouvernement militaire au pouvoir, mené par le général Assimi Goïta, peine à contenir les assauts des djihadistes. Par sa stratégie, "le JNIM cherche à monter la population contre le régime", analyse Bakary Sambe. TV5MONDE a analysé en cartes la multiplication des attaques djihadistes dans l'ouest du pays, notamment dans la région de Kayes, convoitée pour ses ressources.
La note du ministère français vient alors appuyer des mises en garde relayées plus tôt, comme celle du 4 novembre concernant le blocus: "Des attroupements importants sont observés à proximité de certaines stations-service et zones de distribution. Il est conseillé d’éviter ces rassemblements et de rester attentif à son environnement." Le gouvernement français appuie aussi sur le fait qu'il "reste formellement déconseillé de se rendre au Mali, quel que soit le motif".
Hoy