Rudy Giuliani, Sidney Powel, Mark Meadows... Donald Trump continue de gracier ses alliés politiques
Par Yoanna Herrera
L'avocat du département de Justice américain a publié, ce dimanche 9 novembre, une liste de 77 personnes graciées par le Donald Trump. Les concernés ont participé à la tentative de renversement de l'élection de 2020.
L'avocat du département de Justice américain a publié, ce dimanche 9 novembre, une liste de 77 personnes graciées par le Donald Trump. Les concernés ont participé à la tentative de renversement de l'élection de 2020.
Le président américain a gracié une série de personnalités qui auraient été impliquées dans sa tentative de renverser l'élection de 2020. Dans le lot, on trouve son ancien avocat personnel, Rudy Giuliani, et d'autres alliés tels que Sidney Powel, Boris Epshteyn, John Eastman et Mark Meadow.
La liste des 77 personnes graciées a été publiée ce dimanche soir par l'avocat Ed Martin, le "tsar de la clémence" de Donald Trump, rapporte le quotidien britannique The Independent.
Parmi les figures les plus célèbres de cette liste: Rudy Giuliani. Ancien procureur général associé des États-Unis, et ex-avocat du président, il a contribué à mener une campagne visant à faire pression sur les législatures des États pour qu'elles rejettent les victoires de Joe Biden dans des États clés, détaille le média américain Politico.
John Eastman et Kenneth Chesebro, tous deux avocats, ont contribué à élaborer une stratégie visant à faire pression sur le vice-président de l'époque, Mike Pence, pour qu'il annule l'élection le 6 janvier 2021, précise Politico.
Mark Meadows, chef de cabinet de Trump en 2020, Boris Epshteyn, conseiller de longue date du milliardaire, et Sidney Powell, avocate conservatrice qui a lancé une attaque juridique marginale contre les résultats électoraux dans les États clés, ont, eux aussi, bénéficié de la grâce présidentelle.
Libellé large
La liste comprenait également des personnes ayant directement participé en tant que membres des listes de "faux grands électeurs" dont le but était de supplanter les grands électeurs dûment élus. Ces derniers, explique The Independent, étaient tenus de voter pour Joe Biden au collège électoral, après que le démocrate eut remporté des États tels que la Géorgie, l'Arizona et le Michigan lors de l'élection générale.
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Le libellé de la grâce est large, s'applique à "tous les citoyens américains pour des actes liés aux conseils, à la création, à l'organisation, à l'exécution, à la soumission, au soutien, aux activités de vote, à la participation ou à la défense de toute liste ou proposition de liste d'électeurs présidentiels... ainsi que pour tout acte lié à leurs efforts visant à dénoncer la fraude électorale et les vulnérabilités de l'élection présidentielle de 2020".
Un acte symbolique mais une forme d'immunité
Ces grâces sont purement symboliques, car aucune des personnes concernées n'était accusée d'un crime fédéral, ajoute le média politique américain. Cependant, elles accordent une certaine forme d'immunité, notamment parce qu'elles empêchent toute future administration d'engager des poursuites pénales à leur encontre.
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"Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale perpétrée à l'encontre du peuple américain à la suite de l'élection présidentielle de 2020 et poursuit le processus de réconciliation nationale", peut-on lire dans le document consulté par CNN. La Maison Blanche et le ministère de la Justice n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Un pardon qui coûte près de 1,3 milliard de dollars à l'État
Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain a enchaîné les grâces. "Tous les présidents ont utilisé leur pouvoir de grâce, mais rarement celui-ci aura-t-il été à ce point lié aux intérêts personnels", pointe un article du Monde, publié fin octobre.
Le soutien et la loyauté envers Donald Trump semblent être les principaux critères pour bénéficier de sa clémence. Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, il a gracié les participants à l'insurrection du Capitole en 2021.
"La clémence présidentielle peut aussi servir à envoyer des messages électoraux", ajoute le quotidien national français. En mars, ce sont 24 militants anti-IVG, qui ont bénéficié de cette faveur. Quelques mois plus tard, Changpeng Zhao, fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies Binance, a été gracié à son tour.
Selon les informations publiées par Le Monde, "la clémence de Donald Trump aurait déjà coûté, selon Liz Oyer, 1,3 milliard de dollars aux contribuables".