Joseph Kony: les charges de crimes de guerre et crimes contre l'humanité confirmées contre l'introuvable "Messie sanglant"
Par Philippe Randrianarimanana
La Cour pénale internationale ( CPI) a confirmé ce jeudi 6 novembre les charges pesant contre Joseph Kony, le chef de "l'Armée de résistance du Seigneur (ARS)", accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en Ouganda de 2002 à 2005. Un procès ne pourra se tenir que si le fugitif recherché depuis 20 ans est arrêté.
La Cour pénale internationale ( CPI) a confirmé ce jeudi 6 novembre les charges pesant contre Joseph Kony, le chef de "l'Armée de résistance du Seigneur (ARS)", accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en Ouganda de 2002 à 2005. Un procès ne pourra se tenir que si le fugitif recherché depuis 20 ans est arrêté.
L'étau judiciaire se resserre contre Joseph Kony. La Cour pénale internationale de La Haye a confirmé le 6 novembre les charges portées contre le fondateur et chef de l'Armée de résistance du Seigneur (ARS), accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le nord de l'Ouganda de 2002 à 2005.
Une audience en chambre préliminaire III de la CPI s'est tenue en l'absence du suspect les 9 et 10 septembre. L'ensemble de 39 charges sont confirmées.
Fondateur de l'armée de la résistance du Seigneur, médium spirituel autoproclamé, ennemi juré du président ougandais Yoweri Museveni... Durant un long conflit armé interne, l'ARS a terrorisé les populations de 1988 à 2006. "L’ARS a mené une attaque généralisée et systématique contre la population civile du nord de l'Ouganda" selon la CPI, "notamment dans les régions d'Acholi, de Lango et de Teso." L'ARS procédait entre autres à des enlèvements de femmes et d'enfants qui étaient intégrés de force.
Pas de procès par contumace à la CPI
La CPI détaille une liste effroyable des crimes contre l'humanité reprochés à Joseph Kony, "à savoir, meurtre et tentative de meurtre, torture ou, à titre subsidiaire, mauvais traitements et sévices graves comme traitements inhumains, réduction en esclavage, mariage forcé comme acte inhumain, grossesses forcées, viol, persécution pour des motifs d’ordre politique et fondée sur l'âge ou d’ordre sexiste ; et les crimes de guerre suivants : diriger intentionnellement des attaques contre la population civile, meurtres et tentatives de meurtre, torture ou, à titre subsidiaire, traitements cruels, viol, conscription d'enfants de moins de 15 ans dans l’ARS et leur utilisation pour participer activement aux hostilités, esclavage sexuel, grossesses forcées, pillage, et destruction des biens de l'ennemi".
Mais le procès de Joseph Kony demeure conditionné à son arrestation, les statuts de la CPI ne permettant pas de juger un suspect par contumace.
Joseph Kony a d'ores et déjà marqué l'histoire de la CPI, puisqu'il est le premier chef de milice inculpé par cette instance. Son premier mandat d'arrêt a été délivré en juillet 2005. En dépit d'une vaste campagne médiatique américaine appelant à son arrestation, Joseph Kony reste introuvable et demeure le fugitif le plus longtemps recherché par la CPI. Washington promet encore jusqu'à 4,3 millions d'euros pour toute information menant à son arrestation.