République centrafricaine: les prix flambent à cause de la crise post-électorale au Cameroun voisin
Par Mariam Koné
La hausse des prix des denrées alimentaires en République Centrafricaine met en lumière la vulnérabilité économique du pays face aux tensions politiques de ses voisins. Les consommateurs et les commerçants espèrent un retour rapide à la normale pour éviter une crise alimentaire.
La hausse des prix des denrées alimentaires en République Centrafricaine met en lumière la vulnérabilité économique du pays face aux tensions politiques de ses voisins. Les consommateurs et les commerçants espèrent un retour rapide à la normale pour éviter une crise alimentaire.
Depuis une semaine, les habitants de la République Centrafricaine, comme Pelagie, constatent une augmentation significative de leur budget consacré aux courses. "Tout cela à cause du Cameroun", rétorque la consommatrice au moment de régler d'addition chez l'épicier. Une situation qui est principalement due aux tensions politiques au Cameroun, qui perturbent l'approvisionnement en produits de première nécessité.
Pays enclavé, la République centrafricaine est quasi totalement dépendante des importations. Le Cameroun, son voisin, est le principal fournisseur de ces denrées, acheminées principalement par la route de Douala.
Dépendance économique et tensions politiques
Mais les récentes tensions liées à l'élection présidentielle camerounaise et les opérations de "villes mortes" ont entraîné une diminution de la fréquence des livraisons de camions vers la République Centrafricaine. Résultat? Une réduction de l'offre sur le marché centrafricain, entraînant une hausse des prix des produits de base tels que la farine et l'huile.
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Et ce sont les consommateurs centrafricains qui payent le prix fort. "Chaque jour, les prix augmentent. Par exemple, pour les oignons : hier, quand je suis venue au marché, c’était à 500 francs CFA. Aujourd’hui, c’est passé à 1.000, voire 2 000 francs CFA", ajoute Pelagie, vendeuse de beignets.
Impact sur les consommateurs et les commerçants
L'inflation affecte également les commerçants des produits bruts, comme Amadou, qui est contraint d'augmenter les prix pour s'en sortir: "Les prix ont doublé au dépôt", explique-t-il. Et cela se répercute forcément sur ses étals, au risque de perdre des clients.
Face à cette situation préoccupante, l'association des consommateurs a alerté le ministre du Commerce : "Aujourd’hui, la réalité est qu’avant même qu’il y ait ce problème au niveau de la frontière camerounaise, il y avait déjà une flambée des prix", étaye Marcel Mokwapi, président de l'Observatoire centrafricain de la consommation.
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Elle souligne aussi la nécessité de mettre en place des mécanismes de surveillance et de régulation des prix pour éviter des hausses injustifiées.
Le gouvernement centrafricain, par l'intermédiaire du ministère du Commerce, assure qu'il n'y a pas de rupture de stock et promet de régulariser les prix pour stabiliser le marché.