Le procès de Sylvia et Noureddin Bongo pour détournements de fonds publics débute sans eux
Par AFP © 2025 AFP
Le procès pour détournements de fonds publics de Sylvia et Noureddin Bongo, l'épouse et le fils du président gabonais déchu Ali Bongo (2009-2023), s'est ouvert lundi à Libreville, en l'absence des deux principaux accusés et de leurs avocats qui dénoncent une "mascarade judiciaire".
Sylvia Bongo, 62 ans, et son fils Noureddin, 33 ans, poursuivis devant la cour d'appel de Libreville entre autres pour détournement de fonds publics, instigation au faux, recel, blanchiments de capitaux et usurpation de fonction, avaient été arrêtés lors du putsch du 30 août 2023 de Brice Oligui Nguema, depuis élu président. Ils ont été détenus 20 mois au Gabon avant d'être autorisés à quitter le pays dans le cadre d'une liberté provisoire.
Comme annoncé depuis la mi-octobre, ni Sylvia ni Noureddin Bongo, installés à Londres depuis leur libération provisoire en mai, ni leurs avocats ne se sont présentés à l'audience. "Les conditions d'un procès juste et équitable ne sont toujours pas réunies", a déclaré Noureddin Bongo dans un entretien à l'AFP mercredi.
"Les accusés qui sont absents à un procès criminel sont jugés par contumace", a rappelé en ouverture de la session criminelle spécialisée le président de la cour, Jean Mexant Essa Assoumou.
Dans la salle d’audience de la cour d’appel, neuf des 12 accusés étaient présents et comparaîtront jusqu’à vendredi. Anciens proches collaborateurs des Bongo, ils ont pour la plupart été arrêtés lors du coup d’État. Ils sont accusés notamment de complicité de détournement de fonds publics, corruption active, concussion, faux et usage de faux, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux.
"Nous sommes surpris de ne pas les voir ce matin", a déclaré le procureur général Eddy Minang à propos des absents Sylvia et Noureddine Bongo, qui selon lui ont été "cités à domicile" à Libreville mi-octobre, ce que contestent leurs avocats français.
Une plainte avec constitution de partie civile avait été déposée en France en mai 2024 par Ali, Sylvia et Noureddin Bongo, qui possèdent tous trois la nationalité française.
Ils affirment avoir été, durant leur détention au Gabon, "violemment torturés à répétition par les militaires les plus proches du président Oligui Nguema : fouettés, électrocutés, noyés, battus et bien pire".