Nucléaire iranien : avant le second cycle de négociations, Téhéran cherche du soutien en Russie

Alors que les négociations entre l'Iran et les États-Unis se poursuivent dans l'optique d'arriver à un accord sur le nucléaire iranien, qui progresse rapidement, Téhéran s'est tourné vers Moscou, espérant trouver un allié.
Avant un deuxième cycle de négociations qui s'ouvrira ce week-end à Rome, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé avoir informé son homologue russe, Sergeï Lavrov, du déroulé des premières discussions, qui se sont déroulé à Oman, la semaine passée.
Il en a profité pour saluer le rôle joué par la Russie dans l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales, qui a conduit à la levée des sanctions en échange de la limitation des activités nucléaires de Téhéran. "Nous avons bon espoir et nous attendons de la Russie qu'elle continue à jouer son rôle de soutien dans tout nouvel accord", a déclaré Abbas Araghchi, lors d'une conférence de presse à Moscou.
Cet accord nucléaire s'est effondré trois ans plus tard avec le retrait unilatéral de Donald Trump, en 2018, tandis que l'Iran abandonnait toutes les limites dans son programme nucléaire afin d'enrichir l'uranium jusqu'à une pureté de 60 %, proche des 90 % nécessaires à la fabrication d'armes.
De son côté, Sergeï Lavrov a assuré que la Russie était prête à servir de médiateur dans ces nouvelles négociations. "Nous sommes prêts à aider et à jouer tout rôle qui, du point de vue de l'Iran, sera utile et acceptable pour les États-Unis", a-t-il assuré, indiquant que la seule option pour un accord était "un accord portant exclusivement sur les questions nucléaires".
Abbas Araghchi a profité de ce séjour en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine. Les entretiens qu'ils ont eus ensemble "ont mis en évidence la dynamique sans précédent du dialogue politique" entre les deux pays. Le président russe s'est dit "très satisfait" de cette rencontre.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a également indiqué qu'il avait passé un message du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions d'État en Iran, sans donner plus de détails.
La pression européenne
En déplacement à Paris, Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a fait part de ses espoirs que ces discussions soient "fructueuses" et qu'elles "puissent conduire à quelque chose". "Nous préférerions tous une résolution pacifique et durable", a-t-il également affirmé.
Il a pu rencontrer des responsables britanniques, français et allemands afin de les convaincre de maintenir les sanctions contre l'Iran. Il a mis en avant le rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui indique que l'Iran "n'est pas en conformité" et "dangereusement proche d'une arme [nucléaire], plus proche qu'il ne l'a jamais été".
"Les Européens devront alors décider s'ils veulent réimposer ces sanctions. Et si l'Iran ne respecte pas ses engagements, ils devront réimposer les sanctions", a-t-il insisté.
À Rome, le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani a rencontré son homologue omanais Badr Albusaidi, qui est arrivé dans la capitale italienne en tant que médiateur avant le prochain cycle de négociations. Il a ainsi pu saluer la médiation d'Oman, précisant que *l'Italie est "prête à soutenir toute autre initiative en faveur de la paix et de la stabilité internationale".*
Il a ensuite exprimé l'espoir que les "discussions de Rome pourraient accélérer de manière significative les négociations" entre les États-Unis et l'Iran afin de trouver une "solution diplomatique nécessaire à la stabilité de l'ensemble du Moyen-Orient".
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