Trump promet de répondre aux tarifs de rétorsion de l'UE, la guerre commerciale s'intensifie

Le président américain Donald Trump a déclaré qu'il répondrait aux tarifs douaniers de rétorsion de l'Union européenne, alors que la guerre commerciale mondiale s'intensifie.
Il n'a pas précisé comment il répondrait aux contre-mesures, mais a déclaré : "Bien sûr, je vais répondre", lorsqu'il a été interrogé par des journalistes à la Maison-Blanche mercredi.
Trump a menacé de doubler les droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens pour les porter à 50 %, avant de se rabattre sur un taux de 25 % après que l'Ontario a suspendu la surtaxe sur l'électricité vers les États-Unis plus tôt dans la journée.
Réactions des partenaires commerciaux
Mercredi, le locataire de la Maison-Blanche a appliqué des droits de douane généralisés de 25 % sur l'acier et l'aluminium à d'autres pays, ce qui a entraîné des contre-mesures immédiates de la part de l'Union européenne et du Canada.
L'UE a riposté en imposant des droits de douane sur 26 milliards d'euros de produits américains "correspondant à la portée économique des droits de douane américains", ce qui constitue une mesure de rétorsion majeure à la récente escalade tarifaire de l'administration Trump.
Le 1er avril, la Commission européenne reprendra les contre-mesures prises entre 2018 et 2020 pendant le premier mandat de M. Trump à l'encontre de 8 milliards d'euros de produits américains, puis elle appliquera une nouvelle série de droits de douane sur 18 milliards d'euros à la mi-avril.
Dans sa déclaration, la Commission européenne a indiqué ce qui suit : "La Commission regrette la décision des États-Unis d'imposer de tels droits de douane, qu'elle considère comme injustifiés, perturbant le commerce transatlantique et préjudiciables aux entreprises et aux consommateurs, car ils se traduisent souvent par une hausse des prix."
Elle a également ajouté que "l'UE reste prête à travailler avec l'administration américaine pour trouver une solution négociée" et que les contre-mesures "peuvent être annulées à tout moment si une telle solution est trouvée".
Le Canada a réagi en imposant de nouveaux droits de douane de 25 % sur des produits fabriqués aux États-Unis pour une valeur de 30 milliards de dollars canadiens (19 milliards d'euros), à compter de minuit EST (6 heures CET) jeudi. Les prélèvements seront équivalents aux droits de douane américains "dollar pour dollar".
Au total, les contre-mesures toucheront 12,6 milliards de dollars canadiens (8,05 milliards d'euros) de produits sidérurgiques, 3 milliards de dollars canadiens (1,9 milliard d'euros) d'aluminium et 14,2 milliards de dollars canadiens (9,1 milliards d'euros) d'autres produits. Le Canada est le premier exportateur d'acier vers les États-Unis, suivi par le Mexique, le Brésil et la Chine en 2024.
D'autres pays n'ont pas pris de contre-mesures immédiates contre les droits de douane sur les métaux imposés par M. Trump, mais la plupart d'entre eux ont exprimé leur volonté de dialogue.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré que son pays "gardera toutes les options sur la table" et qu'il "négocie un accord économique qui couvre et inclura les droits de douane si nous réussissons".
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a déclaré que les droits de douane de M. Trump étaient "totalement injustifiés" et que l'Australie poursuivrait les discussions en vue d'une exemption. La Chine n'a pas réagi directement aux nouveaux droits de douane, mais a déclaré que les États-Unis lui devaient un grand merci, car Pékin avait réussi à contrôler le commerce du fentanyl.
Rebond des marchés mondiaux
Les marchés boursiers américains ont rebondi malgré l'escalade récente de la guerre commerciale mondiale à la suite des données sur l'inflation plus froides que prévu publiées mercredi.
L'indice S&P 500 a augmenté d'environ 0,5 % après avoir chuté à un niveau proche de la correction cette année, sous l'impulsion des principales valeurs technologiques. Le dollar américain s'est affaibli par rapport à la plupart des monnaies du G-10, car la Réserve fédérale américaine pourrait réduire ses taux d'intérêt plus tôt que prévu en raison des préoccupations économiques.
Toutefois, les analystes ont prévenu que le rebond du marché pourrait être de courte durée en raison des incertitudes persistantes. Michael Brown, analyste principal chez Pepperstone, a écrit dans une note qu'il continuerait à vendre dans le cadre de la reprise des actions, s'attendant à ce que l'or atteigne un nouveau sommet en raison du sentiment de réduction des risques.
Néanmoins, les marchés boursiers européens ont continué à surperformer leurs homologues mondiaux, portés par les attentes d'un assouplissement des règles fiscales en matière de dépenses de défense.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l'Ukraine avait accepté un accord de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie, ce qui a renforcé l'optimisme quant aux perspectives de l'Union européenne. L'euro a légèrement baissé par rapport au dollar américain, mais est resté à son plus haut niveau en quatre mois, juste en dessous de 1,09.
Les marchés asiatiques ont été mitigés dans les premiers échanges jeudi, avec le Nikkei 225 du Japon et le Kospi de la Corée du Sud en hausse, tandis que l'ASX 200 de l'Australie et l'indice Hang Seng de la Chine ont continué à baisser.
Yesterday