La Norvège vote lors d'une élection serrée, la gauche en passe de l'emporter ?

Les Norvégiens se sont rendus aux urnes lundi. Et au centre de l'élection se trouve un impôt sur la fortune datant du XIXe siècle, sur lequel s'oppose le gouvernement de gauche, dirigé par le Parti travailliste, et le centre-droit.
Les sondages se montrent serrés entre le bloc du Premier ministre Jonas Gahr Støre et ses opposants.
Tard dans la soirée du lundi, les chaînes norvégiennes de télévision, en se basant notamment sur les votes anticipés, ont annoncé la victoire de la gauche avec le Premier ministre travailliste Støre dans cette élection marquée par une poussée de la droite populiste anti-immigration.
Le bloc de gauche décrocherait une majorité, étriquée, de 87 à 89 sièges sur 169 au Parlement, selon des estimations distinctes de TV2 et NRK.
Au pouvoir depuis 2021, Jonas Gahr Støre devrait rester à la tête du gouvernement, probablement minoritaire, ce qui est courant en Scandinavie. Selon les estimations préliminaires, le Parti travailliste est arrivé en tête avec environ 28 % des voix et, si les résultats sont confirmés, il devra sans doute coopérer avec toutes les autres forces de gauche, quatre partis avec lesquels il a de nombreux désaccords.
Les résultats officiels devraient être annoncés mardi et seront probablement suivis de semaines de négociations pour former une coalition et convenir des postes ministériels avant que le nouveau gouvernement puisse prêter serment au roi Harald.
La taxe au cœur des débats
Depuis 1892, le désormais riche pays scandinave applique une taxe allant jusqu'à 1,1 % sur les actifs et les actions d'une valeur de plus de 1,76 million de couronnes (150 101 €), bien qu'il existe diverses réductions d'impôt.
Les conservateurs veulent désormais la réduire et le Parti du progrès de Sylvi Listhaug souhaite la supprimer entièrement. Le Parti travailliste, quant à lui, soutient que sa suppression coûterait au pays 34 milliards de couronnes (2,81 milliards d'euros) par an.
Le parti de Listhaug devrait obtenir plus de votes que les conservateurs, dirigés par l'ancienne Première ministre Erna Solberg, une figure de proue du dernier gouvernement de centre-droit de 2013 à 2021.
La campagne électorale du Parti du progrès a été renforcé par une campagne énergique sur les réseaux sociaux, menée par des influenceurs qui ont inspiré les jeunes électeurs contre l'impôt sur la fortune.
Environ 4,3 millions de personnes dans le pays scandinave sont éligibles pour voter lundi pour le nouveau Parlement, ou Storting, de 169 membres.
Le résultat ne devrait pas avoir de répercussions majeures sur la politique étrangère de la Norvège.
Le pays est membre fondateur de l'OTAN et un fervent soutien de la défense de l'Ukraine contre la Russie, avec laquelle il partage une frontière dans l'Arctique nord.
Il n'est pas membre de l'Union européenne mais entretient des liens économiques étroits avec le bloc des 27 nations.
La Norvège est l'un des pays les plus riches du monde. Elle a un État-providence généreux, repose sur des milliards de barils de pétrole et de gaz, et possède l'un des plus grands fonds souverains du monde, d'une valeur d'environ 20 000 milliards de couronnes (1,71 billion d'euros).
Le produit intérieur brut par habitant est le sixième plus élevé au monde, une place au-dessus des États-Unis, selon le Fonds Monétaire International.
C'est également l'un des pays les plus égalitaires du monde, partageant sa richesse beaucoup plus équitablement que beaucoup d'autres.
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