Washington annonce prendre de nouvelles sanctions à l'encontre de Caracas

Donald Trump continue d'accentuer la pression sur Nicolás Maduro.Ce jeudi 11 décembre, les États-Unis ont annoncé imposer des sanctions à six sociétés et six navires battant pavillon vénézuélien accusés de transporter du pétrole vénézuélien.

Des sanctions ont également été prises à l'encontre de trois neveux de l'épouse du président vénézuélien. Franqui Flores, Carlos Flores et Efraín Campo sont accusés, par Washington, d'être des narcotrafiquants. L'homme d’affaires panaméen Ramon Carretero, soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, figure également sur la liste publiée par le bureau du Trésor chargé du contrôle des avoirs étrangers, et est concerné par ces mesures.

"L'administration Trump exécute les politiques de sanctions du président. Et nous n'allons pas rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes", a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche.

Les sanctions visent à leur refuser l’accès à tout bien ou actif financier détenu aux États-Unis, et les mesures doivent empêcher les entreprises et citoyens américains de faire affaire avec eux. Les banques et institutions financières qui enfreignent cette interdiction s’exposent à des sanctions ou à des actions coercitives.

Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a déclaré dans un communiqué que "Nicolás Maduro et ses associés criminels au Venezuela inondent les États-Unis de drogues qui empoisonnent le peuple américain". "Sous la direction du président Trump, le Trésor tient le régime et son cercle de fidèles et de sociétés responsables de leurs crimes répétés", a-t-il ajouté.

"Piraterie navale criminelle"

Ces annonces interviennent au lendemain de l'arraisonnement de Skipper au large du Venezuela, un pétrolier qui, selon Washington, se dirigeait vers Cuba.

"Les États-Unis ont inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a dénoncé Nicolas Maduro. Ce dernier a également indiqué avoir échangé avec Vladimir Poutine, qui lui a exprimé "sa solidarité" et confirmé "son soutien" dans "sa politique visant à protéger ses intérêts nationaux".

La saisie du pétrolier a marqué une escalade spectaculaire dans la campagne de Donald Trump visant à faire pression sur Nicolás Maduro. Le président républicain tente de lui couper l'accès à ses revenus pétroliers, qui ont longtemps été l'élément vital de l'économie vénézuélienne.

Les dernières mesures américaines contre le Venezuela s’inscrivent dans une série de frappes meurtrières menées par les États-Unis contre des bateaux accusés d'être impliqués dans le trafic de drogue en mer des Caraïbes et dans l’est de l’océan Pacifique.

Les attaques états-uniennes ont fait au moins 87 morts depuis le début du mois de septembre. Donald Trump a justifié ces attaques comme une escalade nécessaire pour endiguer le flux de drogues vers les États-Unis et a affirmé que le pays était engagé dans un "conflit armé" avec les cartels de la drogue.

Donald Trump a également annoncé, à la fin du mois de novembre, que les forces armées allaient commencer les opérations terrestres "très bientôt". Cependant, il n'a pas donné de détails ni de calendrier sur le plan ou l'exécution de ces actions.

Les proches de Maduro déjà sanctionnés

Ce n’est pas la première fois que la famille de Nicolás Maduro se retrouve impliquée dans un bras de fer politique avec les États-Unis.

En octobre 2022, le Venezuela a libéré sept Américains emprisonnés en échange de la remise en liberté par les États-Unis de Carlos Flores et Efraín Campo, qui avaient passé des années en détention pour des condamnations liées au narcotrafic. Le duo avait été arrêté en Haïti lors d’une opération secrète de la DEA en 2015 et condamné l’année suivante à New York.

Carlos Flores avait été sanctionné en juillet 2017, mais retiré de la liste du Trésor en 2022 sous l’administration Biden, dans le cadre d’efforts pour favoriser des négociations en vue d’élections démocratiques au Venezuela.