RD Congo: ce que l'on sait de la prise de Nzibira par le M23

Par TV5MONDE avec AFP

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Le M23 et l'armée congolaise (FARDC) se sont mutuellement accusés ce vendredi 19 et samedi 20 septembre, par communiqués interposés, de "piétiner" les efforts de paix ou d'en "violer" les principes. Le M23 s'est déclaré désormais en position de "légitime défense", tandis que les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) se réservent à présent "le droit de riposter".

Nzibira "est aux mains du M23"

Dimanche, le groupe armé s'est emparé de la localité de Nzibira, cité minière située à environ 80 km au sud-ouest de Bukavu et réputée pour ses gisements d'or et de cassitérite ou bioxyde d'étain, un agent opalisant pour fabriquer notamment des pâtes de verre.

Nzibira "est aux mains du M23 après d'intenses combats dimanche contre les combattants Wazalendo", surnom des milices locales affiliée à l'armée congolaise depuis le début du conflit, a déclaré à l'AFP un acteur de la société civile locale sous couvert de l'anonymat. Une autre source au sein de l'armée congolaise a confirmé cette information. 

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Les rebelles entrés dimanche "ne dérangent personne et ne nous parlent pas. Nous les apercevons à travers la fenêtre", a indiqué à l'AFP un infirmier au centre hospitalier de Nzibira, joint par téléphone.

Vers une offensive à Uvira? 

Les observateurs redoutent une offensive du M23 sur Uvira, ville d'un demi-million d'habitants du Sud-Kivu, faisant face à la capitale économique burundaise au nord du lac Tanganyika, et encore sous contrôle de l'armée congolaise et des milices pro-Kinshasa. L'armée burundaise a renforcé sa présence à la frontière, selon des sources sécuritaires.

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Si ces derniers mois, une fragile accalmie s'était installée dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la crise humanitaire continue de s'aggraver. Meurtres, enlèvements et viols font partie des exactions dénoncées par les ONG et un rapport des Nations unies dans les territoires contrôlés par le M23. 

Plus de deux millions de civils déplacés se retrouvent à la rue dans une précarité extrême et sans pouvoir se nourrir correctement.

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Preuve que les négociations en cours à Doha et l’accord de paix signé à Washington le 25 juin dernier, n'ont pas d’effets tangibles sur le terrain. Les Wazalendo ont par ailleurs annoncé avoir quitté la zone "dans un repli stratégique pour éviter un bain de sang côté civil", selon les informations de TV5Monde.