Quel avenir pour l'avion de chasse du futur, un projet franco-allemand phare ?

Des nuages planent sur l’avenir du SCAF, le système de combat aérien du futur.
Ce projet lancé en 2017 par la France, l’Allemagne et l’Espagne vise à renforcer l'Europe de la défense en développant un avion de combat de sixième génération appuyé par des drones interconnectés au sein d’un cloud de combat.
Le SCAF, dont le coût est estimé à plus de 100 milliards d'euros, devrait ainsi remplacer le Rafale français et l'Eurofighter allemand à l'horizon 2040.
Le ministère allemand de la défense a accusé l’industrie française de bloquer le projet après que le PDG de Dassault a réclamé la direction unique du coeur de l’avion de combat.
Toutefois Dassault ne mettrait pas la main sur l’entièreté du programme, nuance Jacob Ross, chercheur au Conseil allemand des relations étrangères (DGAP)
"Il y a d'autres parties, d'autre piliers de ce projet du SCAF, par exemple un cloud de combat, donc une infrastructure digitale pour échanger des informations, pour se connecter à d'autres appareils, et notamment à des appareils non pilotés, des drones, qui devraient aussi être développés notamment par Airbus et le côté allemand", précise le chercheur.
Coup de bluff ou véritable scénario, certaines voix côté allemand menacent de claquer la porte.
L’Allemagne pourrait se tourner vers un projet concurrent d’avion de chasse de sixième génération, le Tempest, développé par l’Italie, le Royaume-Uni et le Japon.
D’autres voix allemandes transatlantistes plaident pour acheter plus de F-35 américains, au grand dam de l’autonomie stratégique européenne.
"Ça aura un coût pour la relation franco-allemande bilatérale, mais aussi pour la souveraineté européenne de manière générale, puisque le SCAF et son projet jumeau, le MGCS, donc le char du futur, étaient en quelque sorte les deux projets principaux de cette idée, de cette vision d'une Europe plus souveraine", estime Jacob Ross.
Le projet du SCAF a été abordé vendredi lors du conseil des ministres franco-allemand organisé à Toulon. Le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron ont réaffirmé leur attachement au projet mais laissé entendre que des réajustements pourraient avoir lieu.
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