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Le sommet des dirigeants de l'UE à Copenhague se termine par un nouveau veto de Viktor Orbán

Europe • Oct 3, 2025, 10:35 AM
9 min de lecture
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Les dirigeants européens ont conclu jeudi deux jours de sommets consécutifs à Copenhague, marqués par de nouvelles obstructions de Viktor Orbán.

Le veto du Premier ministre hongrois a, une fois de plus, entravé le soutien collectif à Kyiv et remis en question l'unité de l'UE alors que la Russie intensifie ses bombardements en Ukraine.

Malgré les appels d'autres chefs d'État et de gouvernement, Viktor Orbán a refusé catégoriquement de lever son veto sur la demande d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, qui empêche également la Moldavie d'avancer dans les négociations.

Tout élargissement de l'Union européenne doit être approuvé à l'unanimité par les États membres. La récente tentative du président du Conseil européen, António Costa, de modifier les règles de vote pour passer à la majorité qualifiée a été rapidement rejetée par le dirigeant hongrois.

La question sensible des fonds gelés de la Russie

Viktor Orbán a également opposé son veto à une nouvelle initiative de Bruxelles visant à accorder un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine en utilisant les actifs gelés de la Banque centrale russe.

Ce plan est soutenu par la majorité des pays membres, mais le Premier ministre belge, Bart De Wever, a exprimé des inquiétudes, appelant à un partage des risques.

La Belgique abrite en effet Euroclear, le dépositaire central de titres qui détient la majeure partie des actifs russes, ce qui en ferait la cible principale des représailles potentielles du Kremlin.

"Je veux un maximum de sécurité juridique. Je veux de la solidarité", a déclaré Bart De Wever jeudi matin. "Je ne pense pas que cette position soit déraisonnable".

Un partage des risques qui a été immédiatement rejeté par Viktor Orbán.

"La Belgique a besoin d'une mutualisation de la responsabilité. Il n'en est pas question. Nous ne faisons pas partie de l'accord", a-t-il déclaré, qualifiant les arguments de son homologue belge de "très éducatifs".

"Si l'Union européenne décide de toucher et de prendre l'argent de quelqu'un d'autre, nous ne ferons pas partie de cet accord et nous n'aurons donc aucune responsabilité à l'avenir".

Je ne permettrai pas à un pays, et certainement pas à Viktor Orbán, de prendre des décisions sur l'ensemble de l'avenir de l'Europe
Mette Frederiksen
Première ministre danoise

L'absence d'unanimité menace de compliquer ce qui s'annonce déjà comme un projet complexe. Sans le soutien des 27 États membres, la Commission européenne ne pourrait pas utiliser le budget de l'UE comme garant ultime.

L'exécutif de l'UE tente également de modifier les modalités de renouvellement des sanctions afin de rendre le gel des avoirs plus prévisible. Mais une telle mesure nécessiterait également l'unanimité des Vingt-sept.

L'opposition de Viktor Orbán exaspère les alliés européens de Kyiv

Lors de la conférence de presse de clôture à Copenhague, la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, n'a pas caché sa frustration face aux obstructions répétées de Viktor Orbán.

"Je pense que nous devons nous en tenir à la stratégie, et l'élargissement de l'Union européenne fait partie de notre stratégie. C'est une question qui concerne l'ensemble de l'Union européenne et, au-delà, l'ensemble du continent européen", a-t-elle déclaré.

"Nous devons construire une Europe aussi forte que possible, ce qui, selon moi, signifie élargir l'Union européenne, et je ne permettrai pas à un pays, et certainement pas à Viktor Orbán, de prendre des décisions sur l'ensemble de l'avenir de l'Europe".

Emmanuel Macron, Mette Frederiksen et le président d'Investor AB Jacob Wallenberg accueillent les dirigeants politiques de l'UE à Copenhague, le mercredi 1er octobre 2025
Emmanuel Macron, Mette Frederiksen et le président d'Investor AB Jacob Wallenberg accueillent les dirigeants politiques de l'UE à Copenhague, le mercredi 1er octobre 2025 Sebastian Elias Uth/Ritzau Scanpix via AP

Mette Frederiksen conseille à Kyiv de faire avancer ses travaux techniques en attendant la levée du veto et l'ouverture du premier groupe de négociations d'adhésion, dit des "Fondamentaux".

"Si nous ne parvenons pas à convaincre Viktor Orbán, je pense simplement que nous devrons poursuivre le travail entre l'Ukraine et la Commission européenne", a déclaré la Première ministre danoise.

En début de semaine, la Commission européenne a annoncé que l'Ukraine avait achevé l'examen de sa législation pour les six groupes "à une vitesse record".

Les mots forts de Volodymyr Zelensky

Aux côtés de Mette Frederiksen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ouvertement accusé Viktor Orbán de faire de la propagande électorale.

"Oui, nous avons des problèmes avec la Hongrie. Nous pouvons en parler ouvertement parce que Viktor Orbán fait face à des élections", a-t-il déclaré. "Et je pense que ce n'est pas intelligent, juste parce que l'on a des élections, de bloquer une grande nation de 40 millions d'habitants sur le chemin de l'UE".

"La Russie a commencé cette guerre à cause de notre volonté et de notre choix d'aller directement vers l'Europe. Parce que nous partageons les mêmes valeurs que tous les autres pays européens", a-t-il ajouté, faisant référence à la révolution de Maïdan de 2014.

Volodymyr Zelensky s'entretient avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors du sommet de la Communauté politique européenne, à Copenhague, le jeudi 2 octobre 2025
Volodymyr Zelensky s'entretient avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, lors du sommet de la Communauté politique européenne, à Copenhague, le jeudi 2 octobre 2025 Suzanne Plunkett/Pool Photo via AP

Viktor Orbán, au pouvoir en Hongrie depuis 15 années ininterrompues, fait face à son défi électoral le plus redoutable en la personne du chef de l'opposition, Péter Magyar, qui a pris une avance considérable dans les sondages d'opinion.

Les électeurs hongrois se rendront aux urnes en avril 2026.

Alors que l'impasse de l'adhésion de l'Ukraine persiste et que les négociations sur le prêt de 140 milliards d'euros commence, Bruxelles garde un œil sur le 19e paquet de sanctions, auquel la Hongrie - mais également la Slovaquie - menacent d'opposer leur veto.