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Ursula von der Leyen confrontée cette semaine à deux motions de censure consécutives

Europe • Oct 6, 2025, 8:21 AM
11 min de lecture
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Trois mois après avoir survécu à sa toute première motion de censure, Ursula von der Leyen doit faire face à deux nouvelles tentatives de renversement de sa Commission européenne.

Les débats au Parlement européen sur les deux motions auront lieu conjointement lundi à 17 heures (heure de Paris), tandis que les votes se tiendront séparément jeudi à midi (heure de Paris).

L'accord commercial UE-États-Unis au cœur des critiques

Bien que les motions, déposées par l'extrême droite et l'extrême gauche, semblent vouées à l'échec, elles représentent un nouveau défi pour le maintien au pouvoir d'Ursula von der Leyen et son style de gouvernance, qui font l'objet de critiques croissantes depuis le début de son second mandat.

Un point commun lie les deux motions : la vive réaction contre l'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis et les conditions très défavorables qu'il a imposées aux exportateurs européens.

L'accord - qui inclue des engagements de l'UE de dépenser 750 milliards d'euros en énergie produite aux États-Unis et d'investir 600 milliards d'euros sur le marché américain - continue de faire l'objet de vives critiques de la part de tous les secteurs de l'échiquier politique.

Donald Trump et Ursula von der Leyen après la conclusion d'un accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne à Turnberry, en Écosse, le dimanche 27 juillet 2025
Donald Trump et Ursula von der Leyen après la conclusion d'un accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne à Turnberry, en Écosse, le dimanche 27 juillet 2025 AP Photo/Jacquelyn Martin

Dans un récent sondage, 52 % des personnes interrogées ont qualifié l'accord d'"humiliation" pour l'Europe.

Ursula von der Leyen a admis que l'accord était "imparfait" mais elle affirme qu'il est suffisamment "solide" pour permettre à l'UE de traverser la tourmente commerciale déclenchée par le président américain Donald Trump.

Accord UE-Mercosur et accusations de manque de transparence

Les Patriotes pour l'Europe (PfE) et La Gauche, les auteurs des motions respectives, partagent un autre grief : l'accord de libre-échange UE-Mercosur qu'Ursula von der Leyen a conclu en décembre de l'année dernière et dont les textes juridiques sont maintenant en cours d'adoption.

Les deux groupes politiques s'inquiètent de l'impact potentiellement néfaste de cet accord sur les agriculteurs européens et dénoncent un manque de transparence d'Ursula von der Leyen, un thème déjà très présent dans la motion de censure de juillet.

Pour le reste, les avis divergent. Les Patriotes pour l'Europe se plaignent de la gestion par la Commission de l'immigration clandestine et de ses politiques vertes "malavisées", tandis que La Gauche dénonce l'"échec" de l'exécutif européenne à traiter la crise climatique et sociale, ainsi que la guerre d'Israël contre Gaza.

Le mois dernier, Ursula von der Leyen a proposé de suspendre partiellement l'accord d'association UE-Israël, une mesure préconisée depuis longtemps par les élus progressistes. L'approbation dépend désormais des États membres, qui n'ont pas encore trouvé de majorité qualifiée.

"Le plan consiste à renverser la Commission", a déclaré Thomas Shannon, porte-parole de la Gauche. "Le plan n'est pas de créer quelque chose où l'on reviendrait constamment sur le sujet, encore et encore. Je pense qu'il est très clair que le temps est venu".

Une coalition fragilisée

Sauf surprise majeure, Ursula von der Leyen devrait survivre à ces nouvelles motions de confiance, grâce au soutien des trois partis centristes : le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes et Démocrates (S&D) et les libéraux de Renew Europe.

Cette coalition pro-européenne a joué un rôle fondamental dans la réélection de la cheffe de la Commission à l'été 2024, mais des divisions sont depuis apparues en raison du rapprochement du PPE avec l'extrême droite et de la forte pression exercée pour simplifier la réglementation.

Malgré leurs différences marquées, les centristes sont d'accord pour dire que le Parlement ne devrait pas banaliser les motions de censure à un moment de crises multiples à l'intérieur et à l'extérieur de l'UE.

"Renew Europe ne jouera pas ce jeu bimensuel", a expliqué Vincent Stuer, porte-parole de Renew Europe. "Nous risquons de dégrader un instrument dont nous pourrions avoir besoin dans des circonstances bien plus graves. Ce Parlement a d'autres choses à faire".

Ursula von der Leyen prononce son discours sur l'état de l'Union au Parlement européen à Strasbourg, le mercredi 10 septembre 2025
Ursula von der Leyen prononce son discours sur l'état de l'Union au Parlement européen à Strasbourg, le mercredi 10 septembre 2025 AP Photo/Pascal Bastien

Les Verts, qui entretiennent une relation ambivalente avec Ursula von der Leyen, devraient la soutenir, même si certains de leurs membres pourraient voter en faveur de la motion proposée par la gauche.

Un Parlement européen de plus en plus polarisé

Deux tiers des suffrages exprimés - soit une majorité de 719 eurodéputés - sont nécessaires pour renverser la Commission lors d'une motion de censure.

Lors du vote de juillet, 360 élus s'étaient prononcés contre la destitution d'Ursula von der Leyen, 175 pour et 18 abstentions, bien loin du seuil nécessaire.

Néanmoins, la simple existence de ces motions consécutives souligne la polarisation politique à laquelle la présidente de la Commission est confrontée au cours de son second mandat, alors que l'UE fait face à une stagnation économique, à l'invasion russe en Ukraine, à l'administration Trump, à la concurrence chinoise et à une désinformation croissante.

Lors du débat de juillet, la présidente de la Commission a répliqué à ses détracteurs, les qualifiant de "marionnettes russes". Mais elle a également tendu la main pour réparer sa relation avec le Parlement et guérir les fractures de sa coalition centriste.

"Je reconnais qu'il y a des membres qui n'ont peut-être pas signé cette motion mais qui ont des préoccupations légitimes sur certaines des questions qu'elle soulève", a-t-elle déclaré aux eurodéputés.

"C'est tout à fait normal. Cela fait partie de notre démocratie et je serai toujours prête à débattre de toute question souhaitée par cette Assemblée, avec des faits et des arguments".

Le porte-parole d'Ursula von der Leyen a confirmé que la présidente participerait au débat en plénière de lundi et "aurait l'occasion d'écouter les questions et d'y répondre". Elle sera accompagnée par l'ensemble du collège des commissaires.


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