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56e anniversaire d'Apollo 11 : une mission à l'origine de théories conspirationnistes

Business • Jul 21, 2025, 7:51 AM
15 min de lecture
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Il y a 56 ans, le 16 juillet 1969, le vaisseau spatial Apollo 11 s'élançait vers la Lune. 4 jours plus tard, le 20 juillet, Neil Armstrong devenait le premier homme à poser le pied sur l'astre satellitaire de la Terre.

L'astronaute et son compagnon de mission Buzz Aldrin ont passé deux heures et demie sur la surface lunaire, explorant une zone alors baptisée "base Tranquillity". Le duo, qui a ramené des échantillons 21,5 kg d'échantillons de sol lunaire sur Terre, a passé au total 21 heures et 36 minutes à la surface de l'objet céleste.

À ce jour, la NASA a envoyé des astronautes sur la Lune à six reprises dans le cadre de missions habitées. Ces missions ont été réalisées entre 1969 et 1972 dans le cadre du programme Apollo.

L'agence spatiale américaine ambitionne actuellement d'utiliser la Lune comme porte d'entrée vers l'espace lointain, notamment vers Mars. Cependant, les récents échecs de pays ayant tenté d'envoyer des véhicules sur la Lune ont ravivé des théories conspirationnistes selon lesquelles la Lune n'aurait jamais été foulée.

Entre 6 à 20 % des Américains, 25 % des Britanniques et 28 % des Russes pensent que l'alunissage de la mission était truqué.

La théorie d'un canular par Bill Kaysing

Bill Kaysing, un ancien officier de la marine américaine ayant travaillé comme rédacteur technique pour l'un des fabricants de fusées de la NASA dans le cadre des missions Apollo, fut le premier à émettre l'hypothèse selon laquelle la Lune n'aurait jamais été visitée.

En 1976, il publia l'ouvrage "We Never Went to the Moon : America's Thirty Billion Dollar Swindle", (Nous ne sommes jamais allés sur la Lune : l'escroquerie américaine de trente milliards de dollars), affirmant notamment que les ceintures de radiations de Van Allen - le bouclier magnétique de la Terre - auraient "grillé" les astronautes si ceux-ci s'en étaient approchés.

Selon Bill Kaysing, le fait qu'aucune étoile ne soit visible sur les photographies prises sur la surface lunaire, et que le drapeau américain flotte malgré l'absence d'atmosphère tendent également à prouver que la mission lunaire d'Apollo 11 est un canular.

Enfin, il affirme que les images des premiers pas des astronautes sur la Lune auraient été produites grâce aux effets spéciaux utilisés lors du tournage du film "2001 : l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick.

Rempart aux radiations des ceintures de Van Allen

Les ceintures de Van Allen sont deux anneaux qui entourent la Terre, constituées de particules chargées à haute énergie provenant du vent solaire. Certains pensent que l'homme ne peut pas traverser ces ceintures sans être exposé à des doses mortelles de radiations.

Les scientifiques d'Apollo 11 ont donc isolé le vaisseau spatial des radiations à l'aide d'une coque en aluminium, et ont choisi un point d'orbite entre la Terre et la Lune permettant de minimiser le temps passé dans les ceintures de Van Allen.

Les données des 9 missions Apollo qui ont atteint la Lune montrent que l'exposition moyenne des astronautes aux radiations était de 0,46 dose d'absorption de radiations (rad). Bien que ce chiffre soit inférieur à l'exposition de certains travailleurs du secteur nucléaire, 0,46 rad est environ 10 fois plus élevé que l'exposition aux rayonnements des professionnels de la santé qui travaillent régulièrement avec des appareils à rayons X et de radiothérapie.

Le drapeau américain tenu par une barre

Au sujet du drapeau planté sur la surface lunaire, Roger Launius, ancien historien en chef de la NASA, a expliqué en 2019, qu'une barre s'étendant vers l'avant avait été ajoutée au sommet de la hampe de l'étendard, afin d'empêcher que celui-ci ne s'affaisse.

"Armstrong et Aldrin avaient par inadvertance légèrement plié la barre et le drapeau semblait bouger. Ils craignaient également que la hampe ne tombe après avoir été plantée dans le sol. Ils ont donc immédiatement pris des photos et capturé le drapeau en mouvement", a-t-il témoigné.

Le drapeau américain planté sur la surface lunaire.
Le drapeau américain planté sur la surface lunaire. Neil Armstrong/NASA

Enfin, la vitesse d'obturation des appareils photo des astronautes, trop rapide pour capturer la faible lumière des étoiles expliquerait que celles-ci ne sont pas visibles sur les photos, selon l'astronome Emily Drabek-Maunder, de l'Observatoire royal de Greenwich à Londres.

Révélations d'un "faux" Kubrick

L'affirmation selon laquelle les images de l'alunissage auraient été tournées dans des studios hollywoodiens seraient liées au film "Shooting Kubrick", réalisé en 2015 par T. Patrick Murray.

Dans ce film, un acteur tenant le rôle de Stanley Kubrick déclare : "Les images de l'alunissage étaient fausses, j'ai tout filmé". L'homme en question n'est pas le réalisateur lui-même et le film est une version fantaisiste de la vie du cinéaste.

De plus, des experts en cinéma affirment qu'il était impossible de créer des images convaincantes de l'environnement lunaire avec la technologie des années 1960.

"Un film cinématographique standard enregistre des images à 24 images par seconde, alors qu'une émission de télévision est généralement à 25 ou 30 images, selon l'endroit où l'on se trouve dans le monde", explique Howard Berry, responsable de la postproduction au département du cinéma et de la télévision de l'université du Hertfordshire.

"Certains diront que lorsque l'on regarde des personnes se déplacer au ralenti, on a l'impression qu'elles se trouvent dans un environnement à faible gravité", poursuit Howard Berry. "À l'époque, les enregistreurs à disque magnétique capables d'enregistrer des séquences au ralenti ne pouvaient enregistrer que 30 secondes au total, ce qui signifie que 90 secondes de vidéo au ralenti pouvaient être lues. Pour enregistrer 143 minutes au ralenti, il aurait fallu enregistrer et stocker 47 minutes d'images en direct, ce qui était tout simplement impossible."

À ce jour, il existe plus de 8 400 photographies des missions lunaires Apollo accessibles au public, des milliers d'heures de séquences vidéo, des transcriptions complètes de toutes les conversations air-sol et des enregistrements audio.

Échantillons de sol lunaire et photographies du LRO

En outre, les astronautes américains ont collecté près de 382 kilogrammes d'échantillons lunaires entre 1696 et 1972. Ceux-ci ont été distribués à des laboratoires du monde entier et ont fait l'objet d'innombrables études scientifiques à ce jour.

Aucun des chercheurs indépendants n'a jamais exprimé le moindre soupçon de falsification des échantillons.

L'échantillon de carotte lunaire 73001 d'Apollo 17, prélevé par les astronautes d'Apollo en décembre 1972.
L'échantillon de carotte lunaire 73001 d'Apollo 17, prélevé par les astronautes d'Apollo en décembre 1972. NASA

Aujourd'hui, la sonde spatiale de la Lune, le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, continue de prendre des photos haute résolution de la surface lunaire à partir d'une orbite basse.

Au cours de la mission Apollo 11, la sonde a photographié les sites d'atterrissage, les modules d'atterrissage abandonnés et les véhicules d'exploration laissés par Apollo 11. Les caméras de LRO ont également capturé les formes sombres et incurvées laissées par les empreintes de pas des astronautes.

Sites d'atterrissage des missions Apollo vus par la caméra du LRO.
Sites d'atterrissage des missions Apollo vus par la caméra du LRO. NASA

Des engins spatiaux chinois, indiens et japonais ont également repéré ces sites d'atterrissage, fournissant ainsi une vérification indépendante des atterrissages.

Des instruments ont également été placés sur la surface lors de la mission Apollo 11. Pendant leur séjour sur la Lune, Armstrong et Aldrin ont déployé un réseau de réflecteurs à télémètre laser sur la surface. Ce réseau est toujours en service aujourd'hui, réfléchissant des lasers pour mesurer la distance à la Lune avec une précision de l'ordre du centimètre.

À son apogée, le programme Apollo a employé 400 000 Américains. Un canular de cette ampleur exigerait que des milliers d'ingénieurs, de scientifiques et d'astronautes gardent le silence pendant des décennies, ce que les experts considèrent comme impossible d'un point de vue logistique.

La course à l'espace entre les États-Unis et la Russie a également alimenté certaines affirmations conspirationnistes.

Cependant, les dirigeants soviétiques, connus à l'époque pour leur vaste réseau de renseignements, ont également félicité Apollo 11 pour son succès.

Récemment, Youri Borisov, chef de la société spatiale russe Roscosmos, a annoncé publiquement que les astronautes américains avaient fourni à la Russie des échantillons de sol lunaire et que des tests effectués par l'Académie russe des sciences avaient confirmé leur authenticité.

Le coût exorbitant des missions lunaires

Bien que de nombreuses opérations soient actuellement menées avec succès sur la Lune et dans son orbite, l'échec de nombreuses tentatives de retour sur la Lune aujourd'hui renforce un certain scepticisme.

En 2023, la mission Hakuto-R 1 d'ispace, une société privée japonaise, s'est soldée par un échec. De même pour la mission russe Luna-25 en 2023 et la mission américaine Peregrine en 2024.

Selon les experts, le manque de budget et de volonté politique expliqueraient ces échecs successifs.

Néanmoins, le programme spatial chinois, qui a récemment réussi à envoyer un atterrisseur sur la face de la Lune non observable depuis la Terre, pourrait remotiver les États-Unis.

Selon Business Insider, le budget de la NASA ne serait cependant pas suffisamment pour une nouvelle mission d'ampleur.

Artemis, le principal projet de la NASA visant à ramener des humains sur la Lune, a été confronté à des problèmes de dépassement de budget.

Selon le média Space.com, en tenant compte de l'inflation, le coût de l'ensemble du programme Apollo s'élèverait à plus de 260 milliards de dollars. Si l'on inclut les prédécesseurs d'Apollo, le projet Gemini et le programme robotique lunaire, ce chiffre dépasse les 280 milliards de dollars. En comparaison, la NASA n'a dépensé que 90 milliards de dollars pour le programme Artemis au cours des dix dernières années, et même ce budget a fait l'objet de débats au Congrès.

En outre, les vaisseaux spatiaux modernes sont aujourd'hui beaucoup plus avancés que la conception simple d'Apollo. Chaque système doit faire l'objet de tests de sécurité, de structures redondantes et de technologies avancées.

Une autre raison importante de ce retard est la dépendance actuelle de la NASA à l'égard des entreprises privées. En 2011, la NASA a annulé la mission de la navette spatiale en raison des coûts élevés (chaque vol coûte environ 450 millions à 1,5 milliard de dollars) et de la perception des accidents passés, et a voulu s'orienter vers des systèmes plus économiques et modulaires.

Les navettes spatiales étant principalement utilisées pour la construction de la Station spatiale internationale (ISS) et le transport de satellites, la NASA dépendait depuis des années du système russe Soyouz, même pour transporter les astronautes vers l'ISS. Avec la percée de 2019, SpaceX a commencé à transporter les astronautes de la NASA. Ainsi, la NASA a décidé de confier les vols habités à des entreprises privées (comme SpaceX, Boeing) par le biais d'appels d'offres.