Chypre : Colin Stewart quitte sa mission aux Nations unies sur un constat d'échec diplomatique

À l'occasion de sa dernière réunion en tant que Représentant spécial et Chef de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), Colin Stewart a exprimé sa déception quant à l'attitude de la République de Chypre et de la République turque de Chypre du Nord lors des négociations.
Près de quatre ans après sa nomination, le diplomate canadien dresse un bilan amer de la situation qui divise l’État insulaire.
"Je pense que l'exigence fondamentale est la volonté de trouver un terrain d'entente, ce qui est différent d'essayer de gagner ou d'imposer son point de vue", a-t-il assuré au sortir d'une réunion avec le président de la République de Chypre, Níkos Christodoulídis.
Au terme de son mandat, Colin Stewart se dit "déçu" du peu de choses que partagent la République de Chypre et la République turque de Chypre du Nord. "Les habitants de Chypre ont beaucoup de choses en commun. Et ils n'ont pas de problèmes entre eux. Nous voyons des millions de personnes passer chaque année par les points de passage, mais ce qu'il faut, c'est la volonté de trouver une solution qui soit mutuellement acceptable", a-t-il également déclaré.
Un remplacement stratégique
Les Nations unies tentent depuis des décennies de faciliter une réunification ou une solution durable. Des tentatives restées, pour le moment, vaines.
Car la partie chypriote a ouvertement désapprouvé le point de vue de Colin Stewart. "Nous sommes tous liés par les résolutions de l'ONU, et les représentants de l'ONU sont liés par les résolutions de l'ONU et par celles du Conseil de sécurité de l'ONU", a assuré Victor Papadopoulos, directeur du service de presse du président Níkos Christodoulídis. "Mais tout le monde sait, et c'est ce dont le président et Colin Stewart ont discuté : la clef se trouve à Ankara."
Le successeur de Colin Stewart à ce poste n'a pas encore été dévoilé par l'ONU. Mais il devra faire face à un dossier compliqué, l'île étant divisée depuis 1974. Mais pour les Nations unies, ce remplacement sera stratégique : il faudra nommer un diplomate capable de relancer un dialogue qui semble être au point mort.
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