Des milliers de personnes défilent à Tel-Aviv contre Netanyahu et son plan de prise de contrôle de Gaza

Des milliers de manifestants antigouvernementaux ont défilé dans les rues de Tel-Aviv samedi, lors de l'un des plus grands rassemblements que la ville ait connu depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des parents et des sympathisants des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza par le Hamas ont participé à leur rassemblement hebdomadaire pour réclamer leur libération et appeler à la fin de la guerre.

La veille, Israël avait validé le projet du Premier ministre Benjamin Netanyahu de prendre le contrôle total de la bande de Gaza et d'intensifier les opérations militaires dans ce territoire dévasté, et ce malgré l'opposition générale de l'opinion publique et les avertissements de l'armée selon lesquels cela pourrait mettre en danger la vie des otages.

Lishai Miran Lavi, épouse d'Omri Miran - l'un des otages israéliens détenus par le Hamas - a déclaré lors du rassemblement : "Il ne s'agit pas seulement d'une décision militaire - cela pourrait être une condamnation à mort pour les personnes les plus précieuses de nos vies." Elle appelle le président américain Donald Trump à intervenir pour mettre fin immédiatement à la guerre.

Les sondages indiquent qu'une nette majorité d'Israéliens souhaitent que les combats cessent immédiatement afin d'obtenir la libération des 50 otages restants à Gaza. Les autorités israéliennes pensent qu'une vingtaine d'entre eux sont encore en vie.

À Tel-Aviv, les manifestants ont brandi des drapeaux israéliens et des pancartes portant des photos des otages. Certains se sont adressés directement au gouvernement, tandis que d'autres ont demandé à Donald Trump d'empêcher Netanyahu d'intensifier la guerre. Un petit groupe a montré des images d'enfants tués à Gaza.

Tal Nahum, qui s'est joint à la manifestation contre le plan de Netanyahu, a déclaré : "Nous ne sommes pas d'accord avec toutes les décisions prises par notre gouvernement, et deuxièmement, nous blâmons notre gouvernement pour toutes les catastrophes qui se sont produites en octobre 2023."

La décision d'intensifier la guerre a suscité de vives critiques dans le pays et à l'étranger, y compris de la part de certains des plus proches alliés européens d'Israël. L'ensemble du cabinet devrait approuver le plan d'ici dimanche. La plupart des otages libérés jusqu'à présent l'ont été dans le cadre de négociations diplomatiques, mais Israël a refusé de poursuivre la mise en œuvre des accords conclus, ce qui a interrompu le processus de libération.

Ces derniers mois, Tel-Aviv a été le théâtre de nombreux rassemblements appelant à un cessez-le-feu et à la libération des otages par le biais de pourparlers avec le Hamas. Néanmoins, le cabinet de droite du Premier ministre Netanyahu - qui, depuis le 7 octobre, a mené des attaques dans la bande de Gaza, au Liban, au Yémen, en Syrie et en Iran - reste déterminé à poursuivre ses objectifs par des moyens militaires.

Certains alliés purs et durs de Netanyahu au sein de la coalition au pouvoir ont appelé à la prise complète de Gaza, mais l'armée a prévenu qu'une telle initiative pourrait mettre les otages en plus grand danger. Bezalel Smotrich, ministre d'extrême droite au sein du cabinet et partisan de la poursuite de la guerre, a publié samedi une déclaration critiquant Netanyahu et appelant à l'annexion de vastes zones de Gaza.

Jeudi, le Premier ministre a déclaré à Fox News que l'armée avait l'intention de prendre le contrôle de l'ensemble de la bande de Gaza, mais qu'Israël n'avait pas l'intention de conserver le territoire. Dans un communiqué publié vendredi, le bureau du chef du gouvernement a déclaré que l'armée s'emparerait de la ville de Gaza, mais n'a pas précisé si l'ensemble de la bande de Gaza serait occupé.

L'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a fait environ 1 200 morts et 251 otages parmi les Israéliens. Depuis lors, environ 400 soldats israéliens ont été tués dans l'assaut contre Gaza. En retour, Israël a tué plus de 61 000 personnes à Gaza, causé des destructions massives et imposé un blocus qui a provoqué une famine dont beaucoup sont morts.