LFI va déposer une motion de destitution contre Macron si Bayrou n'obtient pas la confiance

Les jours du gouvernement sont-ils comptés ? Au lendemain de l'annonce surprise de François Bayrou de solliciter un vote de confiance de l'Assemblée nationale, le 8 septembre prochain, autour de son plan d'économies budgétaires, c'est le locataire de l'Élysée qu'une partie de l'opposition a désormais dans le viseur.
"Il y a un an, nous déposions une motion pour demander la destitution d'Emmanuel Macron et je vous informe que nous allons recommencer le 23 septembre et déposer, en plus de la motion de censure qui ne servira sans doute plus à rien puisque le gouvernement sera tombé d'ici là, une motion de destitution", a annoncé ce mardi Jean-Luc Mélenchon sur France Inter.
"On ne peut pas négocier avec ce pouvoir et il faut empêcher Monsieur Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique. Voilà pourquoi il faut le destituer. Le chaos, c'est Macron", a-t-il ajouté. Selon lui, "le plus court chemin, c'est que le responsable s'en aille."
Le fondateur de la France insoumise a aussi salué la réponse "digne" de François Bayrou, qui a décidé d'engager la responsabilité de son gouvernement. Avec ce vote de confiance, "on revient à des mœurs républicaines", selon lui. Il estime que le Premier ministre n'est pas responsable de la situation actuelle : "c'est tous ceux qui l'ont précédé par leur mauvaise politique économique, leur mauvaise politique de gestion comme celle de monsieur Macron. Donc s'il y a un responsable, c'est le président de la République".
Six groupes de l'Assemblée se sont d'ores et déjà positionnés contre la confiance
De son côté, l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU Solidaires) a décidé de se réunir plus tôt que prévu, dès ce vendredi, afin de déterminer les suites à donner à leurs oppositions au budget 2026 de François Bayrou et discuter des mobilisations à venir, dont l'appel à bloquer le pays le 10 septembre prochain - un mouvement de contestation né sur les réseaux sociaux et désormais soutenu par 2 Français sur 3, selon le sondage Toluna - Harris Interactive pour RTL.
Si le vote de confiance est une pratique courante de la Ve République (il a été activé à 41 reprises depuis 1958), il a toujours été été utilisé par des gouvernements disposant d'une majorité à l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas le cas de François Bayrou qui risque donc de voir son gouvernement tomber.
Le dernier à y avoir eu recours était Jean Castex en juillet 2020. Aucun de ses successeurs ne s'y est risqué : ni Elisabeth Borne, ni Gabriel Attal, ni Michel Barnier - lui-même tombé après un vote de censure en décembre 2024, une première depuis 1962.
Le rapport de forces est très défavorable au gouvernement Bayrou : à l'extrême droite, le Rassemblement national (123 députés) et ses alliés ciottistes de l'UDR (15 sièges) ont rapidement fait savoir qu'ils voteraient contre la confiance. Même son de cloche à gauche : les insoumis (71 députés), les socialistes (66), les écologistes (38) et les communistes (17) ont manifesté leur volonté de faire chuter le Premier ministre.
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