La France poursuit la plateforme vidéo Kick pour "négligence" après la mort de Jean Pormanove

Le gouvernement français va poursuivre la plateforme vidéo australienne Kick pour négligence présumée après le décès du streameur Jean Pomanove au cours d'une diffusion en direct sur Kick qui avait duré plus de 12 jours.
De son vrai nom Raphaël Graven, l'influenceur de 46 ans était connu pour ses défis extrêmes. Il était régulièrement giflé, frappé et étranglé - entre autres formes de violence - par plusieurs hommes au cours de ses streams.
Une autopsie réalisée jeudi dernier a révélé que sa mort, survenue dans la nuit du 17 ou 18 août, n'était pas due à un traumatisme ou à l'action d'un tiers.
"Mettre fin à ce Far West numérique"
Mardi, Clara Chappaz, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique, a reproché à Kick de ne pas avoir réussi à bloquer les "contenus dangereux" et a accusé la plateforme d'avoir enfreint une loi de 2004 réglementant les contenus en ligne.
"Kick est mon combat, et j'attaque la plateforme en justice", a-t-elle déclaré, affirmant travailler "sans relâche pour mettre fin à ce Far West numérique".
Par ailleurs, le parquet de Paris a annoncé mardi qu'il avait ouvert une enquête sur Kick, qui vise à déterminer si la plateforme a sciemment diffusé des "vidéos d'atteintes délibérées à l'intégrité de la personne".
Les procureurs cherchent également à déterminer si Kick a respecté la loi sur les services numériques de l'Union européenne, qui oblige les plateformes à signaler tout risque de danger pour la vie ou la sécurité des personnes.
Dans une déclaration publiée la semaine dernière, l'entreprise de streaming australienne s'est dit profondément attristée par la mort de Raphaël Graven et a présenté ses condoléances à sa famille, à ses amis et à sa communauté.
"Nous nous engageons à coopérer pleinement avec les autorités dans ce processus. Nous procédons à un examen approfondi de notre contenu en langue française", indique le communiqué.
Kick est une plateforme de streaming vidéo similaire à Twitch, mais elle dispose d'une politique de modération beaucoup plus permissive qui autorise la diffusion d'activités de jeux d'argent, de contenus sexuels ou impliquant l'humiliation ou la violence sans sanctions automatiques.
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