Deux adolescents mis en examen pour des projets d'attentats contre la tour Eiffel et des synagogues

Deux mineurs âgés de 15 et 17 ans ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs criminelle terroriste", suite à leur arrestation le mois dernier en région parisienne dans le cadre d’une enquête antiterroriste ouverte en avril dernier, selon les informations du Figaro.
Les deux adolescents auraient planifié des attaques djihadistes contre la tour Eiffel et plusieurs synagogues de la capitale. Ils sont aussi soupçonnés d’avoir voulu se rendre dans des zones de conflit en dehors de la France et d’avoir diffusé de la propagande de l’État islamique.
La menace croissante des "mineurs radicalisés"
Cette affaire met en lumière le phénomène croissant de la radicalisation des mineurs en France et dans d'autres pays occidentaux.
Les données d'Europol montrent qu'environ un tiers des personnes arrêtées dans des affaires de terrorisme dans l'Union européenne en 2024 avaient moins de 20 ans. En France, le nombre de mineurs arrêtés est passé de deux en 2022 à 15 cas en 2023, 18 cas en 2024 et 13 cas depuis le début de l'année 2025.
En réponse à cette tendance croissante, le parquet national antiterroriste français a annoncé en début d'année la mise en place d'une section dédiée aux mineurs, afin de mieux comprendre ce phénomène émergeant et de le combattre plus efficacement.
Les experts en sécurité avertissent que les capacités numériques, l'immersion dans des contenus extrêmement violents et l'impulsivité des jeunes radicalisés les rendent plus dangereux et difficiles à prévoir.
Des cas similaires ont été signalés en Belgique et en Suisse cette année, avec des indications que ces réseaux communiquent en ligne.
La semaine dernière, la Gendarmerie royale du Canada a également annoncé l'arrestation d'un jeune de 17 ans à Montréal, pour suspicion d'allégeance à l'État islamique et de tentative d'obtention d'armes à feu pour commettre un attentat.
Augmentation des violences antisémites
Ces arrestations interviennent dans un contexte d'augmentation des violences antisémites en France, enregistrée dès le lendemain de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
La semaine dernière, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé Emmanuel Macron "d'alimenter le feu antisémite", après que le président français a annoncé son intention de reconnaître un État palestinien lors de la prochaine assemblée générale des Nations unies, en septembre.
Une accusation que Paris a qualifiée d'"erronée" et d'"abjecte", et à laquelle Emmanuel Macron a répondu mardi par une lettre officielle rendue publique par l'Élysée et publiée par plusieurs médias français.
Dans celle-ci, le chef de l'État déplore "l’instrumentalisation" du sujet et affirme que "les accusations d’inaction face à un fléau que nous combattons de toutes nos forces sont inacceptables et offensent la France tout entière".
Alors que Benjamin Netanyahu accuse Emmanuel Macron de jouer le jeu du Hamas, ce dernier affirme que la reconnaissance d'un État palestinien est "la seule manière d’éradiquer réellement" le groupe.
Le président appelle par ailleurs le Premier ministre israélien à cesser sa "fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza" et à mettre un terme à "l’illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie".
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