Service national : la jeunesse française partagée suite aux annonces d'Emmanuel Macron
Sur les campus à travers le pays, le projet annoncé par le président Emmanuel Macron d’un nouveau service militaire volontaire pour les jeunes suscite des réactions partagées parmi les étudiants.
Certains voient dans le programme une opportunité — voire une étape nécessaire dans un contexte géopolitique tendu.
Pour Pierre, 20 ans, étudiant en sciences politiques, « il y a une renaissance un peu de ce sentiment patriotique… pourquoi pas, parce que ça permet d'avoir une formation… 800 euros par mois c’est toujours ça de gagné. »
« Franchement, c'est une bonne initiative pour bien protéger le pays", intervient Michel, 18, étudiant en ingénierie, "et vu que c'est sur principe de volontariat… ce sera plutôt bénéfique… on aura un peuple plus préparé à une potentielle guerre avec la Russie si elle la deviendrait. »
Pour d’autres, le programme donne l’impression que la France se prépare à un conflit direct — alors même que la guerre semble très éloignée du quotidien de certains d’entre eux.
« Est-ce que c'est vraiment nécessaire? Je ne suis pas forcément sûr… je ne suis pas pour la violence », se demande Victor, 18 ans, étudiant en sciences politiques.
Alice, 19 ans, étudiante en économie, partage son avis :
« En tout cas moi en tant que jeune j'aimerais bien porter la voie de la paix plus que la voie d'aller faire la guerre… Ce n'est pas en disant à la jeunesse de se militariser… qu'on va réussir à amener la paix. »
« Macron ne parle que pour lui-même et on croit toujours des jeunes qui seront prêts à s'engager, mais ça ne signifie pas que toute la jeunesse a envie de s'engager et de créer un climat belliqueux en faisant planer l'idée qu'il y aura potentiellement un conflit avec la Russie », s'insurge Julien, 24 ans
Certains nous disent aussi que le moment semble mal choisi — alors que la France cherche à réduire les dépenses publiques
« Je trouve que l'État a d'autres priorités… le budget de l'État est compliqué à gérer », estime Augustin, 18 ans, étudiant en école d’ingénieurs.
Au siège de ce syndicat d’étudiants, la réaction au plan de Macron est plus que critiquée.
« Nous, on s'oppose à ce retour du service militaire. D'une part parce qu'on se trouve dans un contexte de restrictions budgétaires énormes, avec 80% des universités qui sont déficitaires… Aujourd'hui, on nous explique qu'il n'y a pas d'argent magique, mais par contre, pour l'armée, apparemment, c'est assez facile de débloquer des budgets », tonne Salomé de l'UNEF.
Une jeune génération qui se retrouve aujourd’hui à débattre de la mobilisation, du patriotisme et de la perspective — même lointaine — d’un futur conflit.
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