Grève, manifestations, blocages... À quoi s'attendre pour la mobilisation du 18 septembre en France ?

Par Benjamin Beraud avec agences


Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus dans toute la France lors de la journée de grève du 18 septembre, selon les prévisions du ministère de l'Intérieur.

Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus dans toute la France lors de la journée de grève du 18 septembre, selon les prévisions du ministère de l'Intérieur.
Les autorités françaises prédisent une journée noire. Ce jeudi 18 septembre, les organisations syndicales appellent à faire grève dans toute la France et manifester pour contester des mesures budgétaires qualifiées de "brutales" annoncées cet été. Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu ne les as pour l'heure pas écartées.
Une première journée de mobilisation, le 10 septembre, avait rassemblé près 200 000 manifestants sur tout le territoire. Une semaine plus tard, c'est entre 600 000 et 900 000 personnes qui sont attendues, dont 50 000 et 100 000 personnes à Paris.
À (re)lire : "Bloquons tout": des dizaines de milliers de manifestants, des tensions mais pas de paralysie
80 000 policiers et gendarmes mobilisés sur l'ensemble du territoire
Dans la capitale, où la manifestation intersyndicale doit s'élancer de la place de la Bastille, en passant par la place de la République jusqu'à celle de la Nation, il pourrait y également avoir un millier de militants radicaux. Les services de renseignement attendent jusqu'à 8 000 individus à risque sur l'ensemble du territoire.
Environ 80 000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l'ensemble du territoire, appuyés par vingt-quatre Centaures (dont huit à Paris), les véhicules blindés de la gendarmerie, et dix engins lanceurs d'eau (deux à Paris).
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Le corps policier prévoit un déploiement "sans précédent" de drones pour surveiller les manifestations. En tout, plus de 1 500 gendarmes et policiers ont été formés "à la fois sur le pilotage, les sujets de sécurité aérienne, mais également le cadre d'emploi de la caméra déportée", précise le général Philippe Mirabaud, sous-directeur de l'emploi des forces de gendarmerie.
Les points d'attention pour les forces de l'ordre restent, comme lors du mouvement "Bloquons Tout", les villes de Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier ou encore Bordeaux.
Des sabotages et blocages dans toute la France
À Paris, en Martinique,... Les militants du mouvement "Bloquons tout" usent de nouvelles techniques pour militer. "On a eu des tentatives de blocages sur Paris. Autour de Paris, c'est des dépôts de bus à Aubervilliers, par exemple, à Saint-Denis, a assuré le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau ce matin. On a déjà débloqué un certain nombre de blocages. D'autres tentatives sont en cours, elles subiront le même sort: nous débloquerons les dépôts partout en France", a également assuré Bruno Retailleau.
Une tentative de sabotage sur le réseau d'eau en Martinique a également été déjouée et "des points de blocage débloqués" en région parisienne, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Il promet d'être "intraitable" en cas de débordements de cette journée.
En Martinique, "il y a eu une tentative de sabotage sur un réseau d'eau, il y a une vanne qui était fermée", a expliqué le ministre démissionnaire de l'Intérieur à la presse lors d'un déplacement porte d'Orléans. Selon une source au sein de la gendarmerie, à la Trinité (Martinique), une vanne d'eau a été volontairement fermée sur le site "Directoire", destiné à l'acheminement de l'eau dans le Sud du département, impactant 150 000 personnes. L'accès a depuis été rétabli.
La plupart des métros et RER bloqués
Côté déplacements, les perturbations dans les transports en commun franciliens sont "conformes aux attentes", a indiqué la RATP à l'AFP, à l'aube. La plupart des métros et RER ne circuleront qu'aux heures de pointe.
Comme annoncé dès mardi, à l'exception des lignes automatiques - la 1, la 4 et la 14 -, le métro ne circulera qu'aux heures de pointe, entre 6H30 et 9H30 puis entre 16H30 et 19H30.
Pendant ces créneaux, le nombre de trains sera réduit sur toutes les lignes de métro non-automatiques, jusqu'à 1 seul train sur 5 pour la ligne 3, et la desserte de certaines lignes s'arrêtera avant leur terminus, a précisé la RATP.
Malgré ces perturbations, plus de la moitié des Français approuvent la journée de mobilisation intersyndicale. Delon un sondage Elabe pour BFM TV, 56% des Français sont "pour" cette mobilisation. Ils sont contre les mesures d'économie annoncées au cours de l'été par l'ancien Premier ministre François Bayrou, pour l'abrogation de la réforme des retraites, plus de justice fiscale et de moyens pour les services publics.
Sur ces 56%, 31% soutiennent la mobilisation et 25% ont de la sympathie pour elle. Ce taux d'approbation est légèrement inférieur "aux mobilisations contre la réforme des retraites de 2023 (60%-63%)", note l'institut.
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