Maroc: une soixantaine d'interpellations à Rabat lors de nouvelles manifestations

Par AFP © 2025 AFP

Une soixantaine de jeunes ont été interpellés lundi à Rabat lors de manifestations organisées pour le troisième jour d'affilée par un collectif baptisé GenZ 212 pour réclamer de meilleurs services de santé et d'éducation, selon une association de défense des droits humains et des journalistes de l'AFP.
Une nouvelle fois, les forces de l'ordre ont tenté d'interdire tout rassemblement au centre de la capitale et ont interpellé des dizaines de manifestants, selon des journalistes de l'AFP.
Hakim Sikouk, président de la branche locale de l'Association marocaine des droits humains, a fait état auprès de l'AFP de "plus de 60 arrestations à Rabat" et d'un nombre non précisé dans d'autres villes comme Casablanca, Agadir, Oujda et Meknès.

"Le peuple veut la santé, l'éducation et qu'on lui rende des comptes", scandaient les manifestants, réclamant aussi le "départ (du Premier ministre Aziz) Akhannouch".
"Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ?", criaient d'autres protestataires dans une allusion à la Coupe d'Afrique des Nations organisée en fin d'année au Maroc et au Mondial 2026 co-organisé avec Espagne et Portugal.
Aucun commentaire de la part des autorités qui n'avaient pas communiqué non plus sur les arrestations des derniers jours: plus d'une centaine dimanche après plus de 70 samedi, selon l'AMDH.
Selon M. Sikouk, comme samedi, pratiquement tous "les détenus d'hier (dimanche) ont été libérés à l'exception de 15 à 20 personnes à Rabat qui comparaîtront mardi devant le procureur général".
Le groupement GenZ 212 dont les fondateurs sont inconnus, est apparu récemment via des appels à manifester sur des réseaux comme Discord.
Il se décrit comme un "espace de discussion" sur "des questions qui concernent tous les citoyens, comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption", affirmant rejeter "la violence" et agir par "amour de la patrie et du roi" Mohammed VI.
Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur avec de fortes disparités régionales et un fossé entre les secteurs public et privé.
Ces protestations interviennent dans un contexte tendu après le décès récent dans un hôpital public d'Agadir de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.
Le directeur de l'hôpital et des responsables locaux ont été limogés et une enquête interne a été diligentée.
Mais lors d'une manifestation le 14 septembre des heurts ont opposé des policiers et des protestataires venus dénoncer un manque d'équipements et de médicaments dans l'établissement.
Les semaines suivantes des mouvements similaires ont agité d'autres villes.
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