Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo appelle "à voter et non à manifester"

Simone Gbagbo, ancienne Première dame de Côte d’Ivoire et présidente du Mouvement des Générations Capables (MGC), était cette semaine en campagne à Guiberoua, dans le sud-ouest du pays.
Face à une foule de partisans, elle a affiché son optimisme : je souhaite que nous participions aux élections car, comme l’a dit Blé Goudé tout à l’heure, je crois que nous pouvons gagner. » Parmi les cinq candidats en lice, deux femmes se présentent à cette élection, un fait encore rare en Côte d’Ivoire. Il s’agit de Henriette Lagou, ancienne ministre, et de Simone Gbagbo. Toutes deux affrontent des figures majeures de la politique nationale; le président sortant Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon (CODE) et l’indépendant Ahoua Don Mello.
Pour Mme Gbagbo, cette présence féminine est le reflet d’un changement profond : je pense que cette idée [la candidature des femmes] est beaucoup moins choquante aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans. Les femmes ivoiriennes sont désormais reconnues et présentes à tous les niveaux de responsabilité. La confiance envers les femmes s’est renforcée. »
Alors que la campagne électorale bat son plein, les tensions s’intensifient. Plusieurs candidats recalés par le Conseil constitutionnel ont été réunis au sein du Front commun. Ils rejettent le processus en cours et appellent à des manifestations dans tout le pays.
Les autorités ont déjà annoncé plus de 700 arrestations, un mort et de nombreux blessés liés à ces protestations.
Face à cette escalade, Simone Gbagbo a lancé un appel à l’apaisement : c_ommettre aujourd’hui des actes de violence brutale… Je ne pense pas que cela en vaille la peine. Je voudrais inviter les organisateurs des marches à abandonner cette voie et à choisir la voix du vote. »_
Depuis son départ de la coalition CAP-CI, qu’elle co-dirigeait avec Tidjane Thiam (PDCI), Mme Gbagbo mène sa propre stratégie. Elle mise désormais sur le soutien de Charles Blé Goudé, autre figure controversée mais influente, pour élargir sa base électorale.
Cependant, elle devra faire face à un défi majeur : mobiliser les électeurs désabusés, nombreux à s’être éloignés des urnes depuis 2010, en raison des violences et de l’instabilité électorale récurrente.
Avec une élection prévue le 25 octobre, la Côte d’Ivoire entre dans une phase décisive. Pour Simone Gbagbo, il s’agit non seulement de conquérir le pouvoir, mais aussi de réconcilier un pays encore marqué par les crises du passé.
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