Mali: les djihadistes du JNIM cherchent "la chute de la junte", selon le chef des renseignements français
Par Thomas Ladonne
Nicolas Lerner, le chef de la DGSE, les renseignements extérieurs français, a déclaré que les djihadistes du JNIM souhaitaient "la chute de la junte", c'est-à-dire la chute des autorités militaires au pouvoir depuis 2021. Le JNIM a mis en place un blocus sur le carburant il y a plus de deux mois dans le pays. Les États-Unis et la France ont demandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.
Nicolas Lerner, le chef de la DGSE, les renseignements extérieurs français, a déclaré que les djihadistes du JNIM souhaitaient "la chute de la junte", c'est-à-dire la chute des autorités militaires au pouvoir depuis 2021. Le JNIM a mis en place un blocus sur le carburant il y a plus de deux mois dans le pays. Les États-Unis et la France ont demandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.
Le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française, Nicolas Lerner, a affirmé ce lundi 10 novembre sur la radio nationale France Inter que les djihadistes du JNIM, affiliés à Al-Qaïda, souhaitaient "la chute de la junte" au Mali. Autrement dit, selon les informations de la DGSE, les djihadistes souhaitent renverser le gouvernement militaire au pouvoir dans le pays depuis les coups d'État de 2020 et 2021 qui ont propulsé le colonel Assimi Goïta à la tête du Mali.
Il a également affirmé que le JNIM, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans en français, "souhaite l'installation d'un pouvoir qui soit en effet favorable à l'installation d'un califat sur tout ou partie du territoire malien". C'est-à-dire d'une autorité religieuse avec à sa tête un successeur proclamé du prophète Mahomet, et censée accueillir les musulmans à travers le monde.
Ces propos sont tout de même à relativiser. Nicolas Lerner a d'ailleurs précisé que les renseignement dont dispose la DGSE "montrent que le JNIM n'est pas nécessairement, ni en capacité, ni n'a la volonté (...) de contrôler le pays, de contrôler le Mali, conscient aussi de ses limites."
La stratégie du groupe terroriste est "d'asphyxier l'économie malienne", avait expliqué de son côté à TV5MONDE, Bakary Sambe, le directeur du think tank Timbuktu Institute.
"Un djihad économique"
Depuis le 3 septembre dernier, les djihadistes présents sur le territoire malien ont durci leur action en mettant en place un blocus sur le carburant. Les files d'attente sont interminables dans les stations-services des grandes villes. Les camions-citernes sont la cible d'attaques fréquentes. L'électricité est aussi visée: à Mopti dans le centre du pays, les coupures sont devenues la norme.
Your browser doesn't support HTML5 video.
L'intensification de l'action du JNIM vise à mettre en place un "djihad économique" selon le chercheur. Les Forces armées maliennes (Fama) semblent avoir du mal à contenir la situation. Selon le chef des renseignements français, le "modèle de sécurité alternatif, notamment assuré par les Russes" mis en place suite au départ de l'armée française de la région en 2022 est "très largement un échec".
Ces dernières semaines, les États-Unis puis la France ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays. Entre 2024 et 2025, les attaques djihadistes ont largement augmenté dans l'ouest du Mali. Ceci fait planer un risque grandissant pour les pays frontaliers comme le Sénégal ou la Côte d'Ivoire, partenaires économiques majeurs du Mali.
Dimanche 9 novembre, Mariam Cissé, une célèbre tiktokeuse malienne, a été exécutée sur la place publique par des djihadistes du JNIM. Elle était notamment connue pour le fait d'afficher son soutien aux Fama sur les réseaux.
Hoy