Soudan: "Les informations qui nous parviennent sont terribles, les images sont insupportables"

Par TV5MONDE Patrice Férus

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Les informations en provenance du Soudan sont alarmantes. Les images de violence et de massacres de masse, notamment à El Fasher, sont insoutenables. Selon Youssef Abderrahmane, avocat et membre collaborateur de Sudfa Media," il y a un sentiment d'impuissance et de tristesse très profond" parmi la diaspora soudanaise.

Nous sommes tous très affectés par la situation au Soudan. Nous sommes très préoccupés, très inquiets. Les informations qui nous parviennent sont terribles, les images sont insupportables. Nous assistons à un moment dans lequel le bourreau se met en scène et diffuse des vidéos, des massacres de masse qui sont perpétrés à El Fasher."

Youssef Abderrahmane, avocat et membre collaborateur de Sudfa Média

Une guerre contre les civils plutôt qu'une guerre civile

La nature du conflit au Soudan est complexe. Youssef Abderrahmane rejette l'idée d'une guerre civile, soulignant qu'il s'agit plutôt d'une guerre contre les civils, alimentée par des luttes de pouvoir. Il évoque également le terme de "guerre coloniale" pour décrire l'ingérence étrangère dans le conflit, notamment de la part des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite et de l'Égypte. Ces pays ont des intérêts particuliers dans le conflit et le soutiennent par des financements et des équipements militaires, ce qui renforce l'idée d'une emprise coloniale sur le territoire soudanais.

Quant à l'avenir du Soudan, Youssef Abderrahmane est sceptique quant à la partition du pays comme solution durable. Il souligne que même si une partition était envisagée, les tensions persisteraient, notamment en raison des massacres de masse perpétrés par les milices. La responsabilité de ces atrocités reste une question cruciale qui doit être abordée.

Pour résoudre la crise, Youssef Abderrahmane propose plusieurs axes. Il appelle à la fin de l'ingérence régionale et à la mise en place de couloirs humanitaires d'urgence pour assurer l'accès aux soins, à la nourriture et à l'eau. Il insiste également sur l'importance de maintenir l'attention médiatique sur le conflit pour éviter que la situation ne soit reléguée au second plan.

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