À Paris, le Women's Forum 2025 met l'accent sur la lutte contre la violence dans le sport.
Le courage était le thème de la 20e édition du Women's Forum for the Economy and Society, qui s'est tenue cette semaine à Paris.
Jeudi et vendredi, des chefs d'entreprise, des athlètes, des militants et des décideurs politiques se sont réunis pour discuter de l'égalité, de l'autonomisation et de la persistance de la violence et de la discrimination qui touchent les femmes dans tous les domaines de la vie.
Depuis 2005, le Forum offre aux femmes une plateforme indépendante leur permettant d'échanger des idées sur des questions économiques et sociales.
L'année écoulée a mis en lumière les progrès accomplis et le chemin qu'il reste à parcourir.
Les écarts de rémunération persistent, les survivantes de violences sexuelles affirment qu'elles ne sont pas crues et choisissent de ne pas signaler les crimes et, dans le domaine du sport, de nombreuses athlètes restent exposées au harcèlement et au sexisme.
C'était l'un des thèmes du forum. Le sport, considéré à la fois comme un vecteur d'autonomisation et comme un secteur où la visibilité, le sexisme et la violence restent des défis importants.
"Quand on regarde le sport féminin, on constate qu'il ne reçoit pas la même attention que le sport masculin. Et il n'y a aucune raison pour qu'il en soit ainsi. Le travail que les femmes accomplissent pour atteindre le plus haut niveau sportif est égal à celui des hommes", déplore Nanette Lafond Dufour, présidente du Women's Forum.
Elle a également abordé la question du harcèlement dans le sport.
"Une jeune femme sur trois est victime de harcèlement sexiste ou sexuel dans le sport", rappelle-t-elle à Euronews.
Les voix en provenance de la ligne de front de ce combat ont été très fortes. La championne afghane de taekwondo et réfugiée Marzieh Hamidi, qui a fui les talibans et vit désormais en France sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort et de viol, a profité du forum pour appeler la communauté internationale à se préoccuper des athlètes féminines vivant sous des régimes répressifs.
"Il est vraiment important d'utiliser ma tribune pour parler de la situation en Afghanistan et d'être la voix de ceux qui n'ont pas de voix, comme les jeunes filles afghanes qui n'ont pas de liberté", déclare Marzieh Hamidi.
"Je poursuis ce combat. Ce n'est pas facile. Je paie avec ma santé mentale. Je suis perdue dans la vie. Je ne me sens pas bien. Je suis déprimé." décrit-elle à Euronews "Mais je veux me battre parce que c'est mon devoir en tant qu'être humain."
Angélique Cauchy, ancienne star du tennis français qui a été violée entre 12 et 14 ans par son entraîneur, dirige aujourd'hui l'ONG Rebond aux côtés de la compagnie d'électricité Engie, qui s'efforce de prévenir les abus dans le sport.
"Lors de chaque tournoi dont nous sommes partenaires, nous menons des actions de sensibilisation auprès d'un public ciblé comme les entraîneurs, les dirigeants, les bénévoles, les jeunes ou les parents," explique Angélique Cauchy. "L'objectif est que chacun apprenne à reconnaître, à signaler et à prévenir les violences faites aux mineurs dans le sport."
Elle ajoute que la sensibilisation ne suffisait pas.
"J'aimerais voir ce qui a été fait dans les entreprises et qui a abouti à des projets de loi, afin que ces idées soient portées devant le Parlement. Lorsque vous légiférez, ces initiatives deviennent la norme, et c'est ainsi que nous changerons la société", explique-t-elle.
Pour de nombreux participants, les prochaines étapes ne sont pas de nouvelles idées, mais l'application et l'échelle, la transformation des projets pilotes en politiques, des promesses en financement et de la sensibilisation en protections obligatoires.