L'Ukraine souhaite acheter 25 systèmes de défense Patriot aux États-Unis
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi qu'il souhaitait commander 25 systèmes de défense aérienne Patriot aux États-Unis, alors que Kyiv s'efforce de repousser les attaques russes incessantes sur son infrastructure énergétique à la veille de l'hiver.
Le dirigeant ukrainien souligne que les systèmes Patriot sont coûteux et que la fabrication d'un lot aussi important pourrait prendre des années. En attendant, il exhorte les pays européens à prêter leurs Patriot à Kyiv, estimant que l'Ukraine ne "peut pas attendre".
"Nous voulons commander 25 systèmes Patriot aux États-Unis. Pour nous, il s'agit d'un budget clair, et nous comprenons la portée financière ; cependant, certains éléments manquent dans l'accord", déclare Volodymyr Zelensky dans un message sur X.
"Les collègues européens peuvent nous aider à cet égard : ils peuvent nous prêter leurs systèmes maintenant et reprendre les nôtres une fois qu'ils arriveront des fabricants".
"Nous comprenons qu'il s'agit de notre vulnérabilité"
Volodymyr Zelensky a déclaré la semaine dernière que l'Ukraine avait reçu de nouveaux systèmes Patriot de la part de l'Allemagne.
Berlin a donné son accord à cette transaction après avoir obtenu l'assurance que les États-Unis donneraient la priorité à la livraison de nouveaux Patriot à l'Allemagne afin de reconstituer ses stocks.
L'Allemagne a fourni à l'Ukraine plus de systèmes Patriot provenant de ses propres forces armées que n'importe quel autre pays, a souligné le ministère allemand de la Défense, Boris Pistorius.
Berlin a également fourni des systèmes de défense aérienne de différentes portées, tels que IRIS-T et Skynex.
On ignore combien de Patriots se trouvent actuellement en Ukraine, mais les défenses aériennes restent limitées sur de vastes étendues du territoire ukrainien, et la menace qui pèse sur l'approvisionnement en chauffage et en eau courante en cet hiver glacial est sévère.
"Nous parlons de fermer le ciel depuis le premier jour de cette guerre. Nous comprenons qu'il s'agit de notre vulnérabilité", indique Volodymyr Zelensky. "Et nous nous rendons compte que Poutine dispose d'un très grand nombre de missiles, alors que nous n'avions que très peu de systèmes de défense aérienne et qu'il ne restait qu'un petit stock de missiles de l'ère soviétique".
"Ces systèmes ne constituaient en rien un bouclier. Néanmoins, nous avons construit la défense aérienne que nous pouvions et nous continuons à la développer", poursuit-il.
Les alliés européens et le Canada achètent actuellement une grande partie de l'équipement militaire aux États-Unis, qu'ils transfèrent ensuite à Kyiv. L'administration Trump ne donne aucune arme à l'Ukraine, contrairement au gouvernement précédent de Joe Biden.
Frappes contre le réseau énergétique et poussée russe sur Pokrovsk
Les attaques de la Russie contre les infrastructures énergétiques se sont multipliées ces dernières semaines, submergeant les défenses aériennes de l'Ukraine, en particulier dans les régions où la protection est plus faible.
En outre, cette année, Moscou a changé de stratégie et frappe désormais région par région, en s'attaquant aux postes de commutation et aux sous-stations locales, au lieu de s'en prendre au réseau national centralisé.
Le ministère ukrainien de l'Énergie a déclaré lundi que les attaques russes avaient causé de nouveaux dégâts à l'infrastructure électrique, entraînant des coupures de courant programmées dans la plupart des régions du pays.
Il a exhorté les Ukrainiens à rationaliser leur consommation d'électricité, en particulier pendant les heures de pointe du matin et du soir.
Les frappes combinées de missiles et de drones sur le réseau électrique ukrainien surviennent alors que Kyiv s'efforce de contenir la poussée russe sur le champ de bataille visant à capturer le bastion de Pokrovsk, dans l'est du pays.
Selon Volodymyr Zelensky, la Russie a rassemblé 170 000 soldats en vue d'une nouvelle avancée dans cette ville stratégique.
Les combats ont connu une relative accalmie ces derniers jours, selon les rapports recueillis par l'Institute for the Study of War (Institut pour l'étude de la guerre).
Toutefois, le groupe de réflexion basé à Washington s'attend à ce que les forces russes accélèrent le rythme de leurs attaques dans les jours à venir, à mesure qu'elles déplacent davantage de troupes dans la ville.