Maes, star du rap, condamné à 7 ans de prison au Maroc pour avoir commandité des assassinats
Par TV5MONDE AFP
Le rappeur franco-marocain Maes a été condamné dans la nuit du 25 au 26 novembre par la justice marocaine à sept ans de prison ferme. Il a été reconnu coupable de tentative d'enlèvement et séquestration. La star au multiples albums de platine avait déjà été condamnée en France pour coups et blessures en 2024 pour des faits commis en 2018.
Le rappeur franco-marocain Maes a été condamné dans la nuit du 25 au 26 novembre par la justice marocaine à sept ans de prison ferme. Il a été reconnu coupable de tentative d'enlèvement et séquestration. La star au multiples albums de platine avait déjà été condamnée en France pour coups et blessures en 2024 pour des faits commis en 2018.
Maes, de son vrai nom Walid Georgey, a comparu devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Tanger (nord), d'après le site marocain Media24. L'artiste a été déclaré coupable de "constitution d'une bande criminelle, tentative d'enlèvement et de séquestration, incitation à commettre des crimes et délits", a indiqué de son côté l'hebdomadaire marocain Telquel sur son site.
Selon les allégations mentionnées par le médial local Tanja 7 reprises par TelQuel, le rappeur "aurait commandité à un gang et à un "tueur à gages" l'assassinat d'un rival à Marrakech" (centre-ouest) qui aurait été "déjoué" à la suite d'une tentative d'agression "manquée" à Tanger. D'après Media24, qui affirme que le rappeur était en détention preventive depuis onze mois, onze personnes sont impliquées dans cette affaire et des peines de prison allant d'un à dix ans ont été prononcées. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante dans l'immédiat.
Le media marocain le360 affirme que le rappeur avait arrêté à la descente de son jet privé à Casablanca, en janvier 2025, après avoir quitté les Émirats arabes unis, alors qu'une visite du ministre français de l'Intérieur de l'époque, Gérald Darmanin, était prévue. Il aurait agi par crainte d'une extradition vers la France, où un mandat d'arrêt international avait été émis contre lui. C'est ce qu'explique au quotidien français Le Monde, Johan Tilouine, co-auteur du livre "L'Empire. Enquête au coeur du rap français".
Coups et blessures
En effet, Maes est poursuivi en France pour des faits de violence en réunion en 2018 à la sortie d'un studio d'enregistrement parisien. En septembre 2018, peu avant minuit, l'interprète de "Blanche", accompagné d'un groupe d'amis, s'en était pris à un homme à la sortie d'un studio d'enregistrement du 19e arrondissement de Paris. La victime, qui rentrait chez elle, avait reçu des coups de poing au visage entrainant une incapacité totale de travail (ITT) de six jours. Le rappeur avait par la suite indemnisé sa victime, qui avait retiré sa plainte. Lors de ses auditions Walid Georgey avait reconnu avoir porté "deux coups de poing" au visage d'un homme. Mais cet homme avait "un coupe-carreau à la main", avait-il ajouté. Dans une première version, il avait affirmé que la victime avait "un cric" à la main. Mais une vidéo dément cette allégation. Maes ne s'est jamais présenté devant le juge. L'artiste qui réside à Dubaï "pour le soleil" selon son avocate, aurait dû être jugé en octobre 2023 mais il ne s'était déjà pas déplacé jusqu'au tribunal, obligeant la justice française à émettre un mandat d'arrêt à son encontre.
Tentative d'enlèvement et séquéstration
Aujourd'hui les faits qui lui sont reprochés sont plus graves. Selon les investigations rapportés par le360, Maes aurait planifié l'enlèvement au Maroc d'un homme avec lequel il était en litige au sujet des recettes de ses concerts. Le rappeur a nié toutes les accusations, précise le site d'informations marocain Tel Quel, selon qui ses avocats ont "qualifié le dossier de "vide"" soutenant qu'aucun élément ne liait leur client aux personnes arrêtées. L’opération a été déjouée in extremis par les services de police marocains, au moment où les agresseurs présumés se préparaient à intercepter leur cible à la descente de son véhicule.
Commanditaire d'un assassinat ?
En 2020, Maes est au sommet de sa carrière, 3ème plus gros vendeur de disque en France. Il est victime de tentatives de racket à Sevran, en région parisienne. Le rappeur aurait répliqué par les armes, déclenchant une fusillade avant de s'exiler à Dubaï avec sa femme et ses trois enfants, poursuit TelQuel, invoquant le fait que ce serait "l'assassinat de son manager en France" qui l'aurait ensuite poussé à "ordonner des représailles" contre les auteurs présumés du racket.
Aujourd'hui, il risque de rester dans une prison au Maroc. Une chute décrite par Johan Tilouine, Paul Deutschmann et Simon Piel dans leur ouvrage extrêmement bien documenté "L'Empire. Enquête au coeur du rap français".
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