Au moins 19 morts dans des frappes russes sur Kryvyï Rih avec des missiles balistiques

Des missiles balistiques russes ont visé un quartier résidentiel vendredi dans la ville de Kryvyï Rih, dans le centre de l'Ukraine, tuant au moins 19 personnes, dont neuf enfants.

Le chef de l'administration militaire régionale de Dnipro, Serhii Lysak, a déclaré sur sa chaîne officielle Telegram que plus de 60 autres personnes dont 12 enfants avaient été blessées et se trouvaient dans des établissements médicaux pour y recevoir des soins.

Parmi les blessés figurent des enfants, dont le plus jeune, âgé de trois mois, a subi des lacérations à la suite de l'attaque.

Les habitants affirment que certains des blessés ont subi des blessures graves et décrivent l'attaque comme terrifiante.

"Le bruit a commencé à résonner immédiatement, puis a explosé tout de suite. Je n'ai pu courir nulle part, je n'ai même pas pu atteindre la porte. Toutes les fenêtres ont volé en éclats ; ils ont brisé toutes les fenêtres et le balcon", a déclaré Nina, une habitante qui a été blessée lors des attaques.

Par ailleurs, dans la nuit du 5 avril, les troupes russes ont attaqué l'Ukraine avec 92 drones de frappe de type Shahed et des imitations de drones, dont 51 ont été abattus et 31 autres ont été « perdus ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui est né à Kryvyï Rih, a dénoncé les attaques et exprimé ses condoléances aux familles des personnes décédées et blessées dans un message publié sur sa propre chaîne Telegram.

"Les opérations de secours se poursuivent. Au moins cinq bâtiments ont été endommagés. Des frappes russes quotidiennes. Des victimes tous les jours. Il n'y a qu'une seule raison à cette situation : la Russie ne veut pas de cessez-le-feu, et nous le voyons", a déclaré M. Zelensky.

"Le monde entier le voit. Chaque missile, chaque drone d'attaque prouve que la Russie ne veut que la guerre. Et ce n'est qu'en exerçant une pression mondiale sur la Russie, en déployant tous les efforts pour renforcer l'Ukraine, notre défense aérienne et nos forces, que la guerre prendra fin", a-t-il ajouté.

Le ministère russe de la Défense a fait état d'une attaque contre un restaurant à Kryvyï Rih, où se tenait une réunion « avec des commandants de formations et des instructeurs occidentaux ». Le ministère a indiqué que les pertes s'élevaient à 85 militaires et officiers de pays étrangers.

Mais, selon l'état-major général des forces armées ukrainiennes, « le ministère militaire du pays agresseur tente de dissimuler son crime cynique par un mensonge de « haute précision » concernant l'atteinte du « lieu de la réunion des commandants des forces armées ukrainiennes avec les instructeurs occidentaux ».

« Nous déclarons que la Russie diffuse une fois de plus de fausses informations. Le missile a touché une zone résidentielle et un terrain de jeu ».

« Avec une nouvelle violation du droit humanitaire international, l'ennemi insidieux démontre qu'il ne cherche pas la paix, mais qu'il entend poursuivre sa guerre d'agression contre l'Ukraine et tous les Ukrainiens ».

La communauté internationale condamne l'attaque

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a condamné « un nouveau bombardement russe imprudent qui a touché un quartier résidentiel très fréquenté ».

« La Russie continue de détruire l'Ukraine et n'est pas intéressée par la paix », a-t-elle écrit.

Le ministre de la Défense des Pays-Bas, Ruben Brekelmans, a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a souligné que « toute l'Europe se prépare pour le week-end, mais les Ukrainiens vivent une réalité différente » .

« Une nouvelle attaque russe, mais on ne s'y habitue jamais. C'est pourquoi nous devons accélérer notre soutien à l'Ukraine », a-t-il déclaré.

L'ambassade de Suisse en Ukraine a également exprimé ses condoléances pour cette tragédie et a souligné que « les civils ne devraient jamais être pris pour cible ».

De son côté, l'ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, n'a pas mentionné dans sa condamnation que le missile ou la frappe était russe.

Elle s'est déclarée « horrifiée » par l'attaque qui a fait « plus de 50 blessés et 16 morts, dont six enfants. C'est pourquoi cette guerre doit cesser », a-t-elle écrit.

L'envoyé russe félicite Trump pour avoir reconnu les préoccupations de la Russie

L'envoyé du Kremlin, Kirill Dmitriev, a déclaré aux journalistes russes après ses entretiens à Washington qu'il avait discuté de la normalisation des relations russo-américaines lors de réunions avec des membres de l'administration du président américain Donald Trump.

"Ce qui rend l'administration Trump différente, c'est qu'elle entend la position et les préoccupations de la Russie, contrairement à l'administration Biden", a-t-il déclaré dans des remarques télévisées.

Il a ajouté que les discussions ont abordé "les questions économiques et d'investissement, y compris le retour potentiel de certaines entreprises américaines en Russie".

"Nous constatons que les entreprises américaines veulent revenir en Russie et occuper les créneaux laissés par les entreprises européennes", a-t-il déclaré.

"Et nous constatons que les restrictions idéologiques de l'UE peuvent permettre aux entreprises américaines d'occuper les créneaux qui sont utiles à la Russie, bien sûr".

Kirill Dmitriev a indiqué que le rétablissement des vols directs entre la Russie et les États-Unis faisait partie des questions qui ont également été abordées.

Dmitriev - qui dirige le fonds souverain russe - a été sanctionné par l'administration Biden après que le Kremlin a lancé une invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022.

Les restrictions ont été temporairement levées par l'administration Trump pour lui permettre de se rendre à Washington cette semaine.

Zelensky : Dmitriev discutait "comment retirer 300 milliards d'euros d'avoirs gelés"

Volodymyr Zelensky a commenté la visite de Dmitriev aux États-Unis vendredi en disant qu'il pensait que l'envoyé russe était à Washington pour discuter des moyens de faciliter la libération des avoirs russes gelés.

"En ce qui concerne Dmitriev, nous connaissons les autres raisons de sa présence aux États-Unis. En outre, il n'était pas seulement aux États-Unis", a déclaré M. Zelensky.

« Nous suivons les mouvements de nos ennemis. Leur principale question est de savoir comment retirer 300 milliards d'euros d'avoirs gelés », a précisé Zelensky lors d'une conférence de presse.

Selon lui, Kyiv sait que la Russie « veut et propose à certains pays d'acheter divers produits, y compris des produits de haute technologie, pour ce montant si les dirigeants de ces pays peuvent les aider à retirer cet argent pour acheter des marchandises », a déclaré M. Zelensky. Il a ajouté que « Dieu merci, cet argent est gelé en Europe » et que « l'Europe ne va pas le donner aux Russes ».