Chypre : António Guterres évoque une "nouvelle atmosphère" entre dirigeants grec et turc

Le secrétaire général des Nations Unies António Guterres a salué une "atmosphère constructive" après deux jours d’un sommet informel à Genève en présence des dirigeants grec et turc de cette île de Méditerranée orientale.
Le président de la République de Chypre Nikos Christodoulides et le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar se sont mis d'accord sur des initiatives concrètes visant à renforcer la confiance entre les deux communautés : ouverture de quatre points de passage, déminage, création d'un comité technique sur la jeunesse, initiatives sur l'environnement et le changement climatique, y compris l'impact sur les zones minières, l'énergie solaire dans la zone tampon et la restauration des cimetières.
Chypre est divisée depuis 1974, quand des forces turques se sont emparées du nord de l’île, avant de proclamer l’établissement de la République turque de Chypre du Nord, reconnue uniquement par Ankara.
"De [la réunion de Crans-Montana en] 2017 jusqu'à présent, il n'y a eu aucun progrès réel sur aucun aspect. Et aujourd'hui, il y a eu des progrès significatifs", estime António Guterres.
"Et j'espère que les mesures de confiance ou les initiatives de renforcement de la confiance, ainsi que la décision d'une prochaine réunion très prochaine et l'acceptation par tous de la nomination d'un Envoyé personnel à Chypre pour préparer les prochaines étapes, démontrent le sens de l'engagement et le sens de l'urgence qui, je pense, ont été extrêmement importants".
Des divisions fondamentales persistent sur l'avenir de Chypre
Le président de la République de Chypre, Nikos Christodoulides, s'est dit satisfait des résultats de la réunion. Le dirigeant grec est favorable à une réunification de l'île de Chypre, une solution soutenue par les Nations Unies et par l'Union européenne.
"Ce grand effort n'est bien sûr pas achevé aujourd'hui, mais je peux dire qu'il commence aujourd'hui", a déclaré Nikos Christodoulides à l'issue de cette réunion informelle de deux jours à Genève.
"Nous avons un plan pour continuer sur cette voie et je convoquerai bientôt une session spéciale du Conseil national pour évaluer tout ce qui est ressorti de la réunion de Genève, mais aussi la manière dont nous avançons concrètement jusqu'à la fin du mois de juillet, lorsque la nouvelle réunion aura lieu sous la forme que nous avons eue aujourd'hui".
Quant au dirigeant turc Ersin Tatar, il s’est de nouveau exprimé en faveur d’une solution à deux États à Chypre.
Au cours des discussions, il a proposé la création d'un Conseil de coopération chypriote, qui a été rejeté par la partie chypriote grecque. Nikos Christodoulides - comme la communauté internationale dans son ensemble - considère en effet le nord de l’île comme une région illégalement occupée par la Turquie.
Réactions d'Athènes et d'Ankara
Athènes salue la reprise des négociations sur la question chypriote, mais réitère son soutien ferme à une réunification de l'île.
"Il est extrêmement important qu'en ce moment, le problème chypriote figure en tête de l'ordre du jour des Nations Unies", déclare le ministre grec des Affaires étrangères Giórgos Gerapetrítis. "Les réunions informelles se poursuivront, tant au niveau bilatéral que dans le cadre des pourparlers à cinq".
"Nous comprenons que, bien que la position de la partie chypriote turque soit différente du cadre défini dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, il est extrêmement important d'avoir un dialogue pour instaurer la confiance. La seule solution est la réunification de l'île", poursuit-il.
Le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Ondu Ketseli, estime quant à lui que les domaines dans lesquels la coopération peut être développée au profit des deux "peuples" ont été discutés à Genève dans "l'environnement actuel où il n'y a pas de terrain d'entente" pour le règlement final du problème chypriote.
"Dans la période à venir, nous poursuivrons nos efforts pour développer la culture de la coopération entre les deux parties de l'île, en étroite consultation avec la partie chypriote turque", ajoute-t-il.
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