Que retenir du discours sur l'état de l'Union européenne d'Ursula von der Leyen ?

Ursula von der Leyen a prononcé son discours sur l'état de l'Union européenne à Strasbourg, abordant les questions les plus critiques et les plus urgentes à l'ordre du jour.
Parmi ses premières lignes, elle a fermement condamné l'incursion russe dans l'espace aérien polonais, qui a ébranlé l'alliance de l'OTAN quelques heures à peine avant son discours.
"Aujourd'hui même, nous avons assisté à une violation imprudente et sans précédent de l'espace aérien de la Pologne et de l'Europe par plus de dix drones russes Shahed. L'Europe est pleinement solidaire de la Pologne", a-t-elle déclaré, suscitant des applaudissements dans l'hémicycle.
Elle a ensuite présenté en avant-première le prochain train de sanctions de l'UE contre la Russie, qui est en cours de préparation en coordination avec la Maison-Blanche.
"Le message de Vladimir Poutine est clair. Et notre réponse doit l'être aussi", a-t-elle déclaré.
"Nous devons accroître la pression sur la Russie pour qu'elle s'asseye à la table des négociations. Nous avons besoin de plus de sanctions", a-t-elle ajouté. "Nous cherchons en particulier à éliminer plus rapidement les combustibles fossiles russes. Nous nous intéressons à la flotte fantôme et aux pays tiers".
Suspendre certains accords avec Israël
La présidente de la Commission européenne a également évoqué la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza causée par l'intervention militaire d'Israël et les restrictions imposées à l'aide d'urgence, déclarant que "la famine provoquée par l'homme ne peut en aucun cas être une arme de guerre."
Ursula Von der Leyen a annoncé une proposition visant à suspendre partiellement l'accord d'association UE-Israël, en mettant l'accent sur le commerce. Cette mesure a été demandée par des pays comme l'Espagne, Israël et la Slovénie, mais l'Allemagne, la Hongrie et la République tchèque s'y opposent.
Consciente des oppositions grandissantes dans son Parlement, Ursula Von der Leyen a également appelé l'UE à changer son système de vote en matière de politique étrangère. Sa proposition est de passer de l'unanimité à la majorité qualifiée. Objectif : éviter les vétos et d'accélérer le processus de prise de décision.
"Je suis consciente qu'il sera difficile de trouver des majorités," a-t-elle admis. "Et je sais que toute action sera trop importante pour certains. Trop peu pour d'autres. Mais nous devons tous prendre nos responsabilités : Parlement, Conseil et Commission."
Van der Leyen défend son accord commercial avec les États-Unis
Vers la fin de son intervention, La présidente de la commission a défendu l'accord commercial controversé entre l'UE et les États-Unis, qui a suscité d'énormes réactions en raison de ses conditions déséquilibrées.
Un récent sondage a révélé que la majorité des Européens pensent que l'accord est une "humiliation" pour l'Union et souhaitent que le président de la Commission démissionne en conséquence.
"L'accord apporte une stabilité cruciale dans nos relations avec les États-Unis à un moment de grave insécurité mondiale," a-t-elle déclaré aux eurodéputés, qui ne semblaient guère convaincus.
Le message de stabilité a été remis en question par la menace de Donald Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires en représailles à l'amende antitrust de 2,95 milliards d'euros infligée par l'UE à Google.
"Je tiens à être très claire sur un point : qu'il s'agisse de réglementation environnementale ou numérique, nous fixons nos propres normes, nous fixons nos propres réglementations", a-t-elle déclaré."L'Europe décidera toujours pour elle-même."
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