Que pensent les Européens de la responsabilité des entreprises dans l'action climatique ?

Selon un nouveau sondage Ipsos, près de trois quarts des adultes dans dix pays de l'Union européenne estiment que les grandes entreprises - employant 250 personnes ou plus - devraient être tenues responsables des atteintes aux droits de l'Homme et à l'environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement.
L'enquête, commandée par Global Witness et Amnesty International et réalisée par Ipsos, a interrogé 10 861 personnes au Danemark, en France, en Allemagne, en Italie, en Lituanie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Roumanie, en Espagne et en Suède.
Elle fait suite aux négociations visant à réviser la directive sur le développement durable et le devoir de diligence des entreprises (DDD), un projet de loi européen qui oblige les entreprises à rendre compte des violations des droits de l'Homme et des dommages causés à l'environnement dans leurs chaînes d'approvisionnement.
Le 13 octobre, les députés européens ont voté en faveur d'une modification de la directive afin qu'elle s'applique aux entreprises employant 1 000 personnes et réalisant un chiffre d'affaires annuel de 450 millions d'euros, ainsi qu'aux entreprises employant plus de 5 000 personnes et ayant un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros.
Après le vote de lundi au Parlement, les législateurs devront ratifier la décision lors d'une session plénière à Strasbourg, qui devrait avoir lieu le 20 octobre. Une fois que l'ensemble des députés aura voté, les négociations entre le Parlement, le Conseil européen et la Commission européenne commenceront.
Comment l'UE devrait-elle faire appliquer sa législation écologique ?
Trois personnes sur quatre estiment qu'il est important que l'UE fasse respecter sa législation environnementale dans ses États membres, les répondants italiens (85 %), lituaniens (82 %) et danois (80 %) étant les plus nombreux à partager cet avis.
Plus de 60 % des citoyens de l'Union estiment par ailleurs que les grandes entreprises devraient être légalement tenues de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Cette position est fortement soutenue en Italie (69 %), en France (68 %) et en Suède (67 %).
Les personnes interrogées pensent que poursuivre les grandes entreprises en justice et les obliger à verser des dommages et intérêts pour les pertes ou les souffrances subies est le moyen le plus approprié de les tenir pour responsables des violations des droits de l'Homme.
Par ailleurs, 45 % des personnes interrogées estiment que la divulgation publique de toute atteinte à l'environnement est le meilleur moyen de responsabiliser les grandes entreprises.
Pourtant, seulement 23 % des personnes interrogées ont déclaré avoir entendu ou lu des discussions sur la modification de la législation environnementale et climatique de l'Union européenne au cours des 12 derniers mois.
Enfin, plus de la moitié des personnes interrogées estiment qu'il est désormais plus important pour l'UE de faire respecter ses propres lois environnementales, depuis que l'administration américaine a réduit ses propres protections en la matière.
Le président américain Donald Trump s'est engagé à stimuler la production américaine de combustibles fossiles et a critiqué les initiatives en matière d'énergie verte. Depuis son retour à la Maison Blanche, il a également démantelé de nombreuses politiques de l'ancien président Joe Biden en matière de protection du climat.
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