Mali: Kassela, Farabougou... Ce que l'on sait sur les attaques de djihadistes affiliés à Al-Qaïda

Par Jules Lalanne Larrieu


Les civils de Farabougou, une ville située au centre du Mali, ont dû fuir au petit matin le 19 août dernier, après une attaque de djihadistes "lourdement armés" contre un camp de l’armée malienne. Simultanément, une autre base militaire, proche de la capitale Bamako cette fois, a été prise pour cible. "Des civils et militaires ont été tués et des dizaines de soldats ont été faits otages", selon le correspondant de TV5MONDE dans la région.

Les civils de Farabougou, une ville située au centre du Mali, ont dû fuir au petit matin le 19 août dernier, après une attaque de djihadistes "lourdement armés" contre un camp de l’armée malienne. Simultanément, une autre base militaire, proche de la capitale Bamako cette fois, a été prise pour cible. "Des civils et militaires ont été tués et des dizaines de soldats ont été faits otages", selon le correspondant de TV5MONDE dans la région.
Depuis 2012, le Mali connaît une grave crise sécuritaire. À l'origine de cette instabilité, la présence de groupes affiliés à Al-Qaïda, de l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Si l'attaque a bien été revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), très peu d'informations circulent.
Selon notre correspondant au Sahel Serge Daniel, "des militaires et des civils ont été tués, et la ville de Farabougou est désormais aux mains des djihadistes". De leur côté les djihadistes affirment "avoir pris le contrôle des casernes militaires et du quartier général" de l'armée malienne à Farabougou dans un communiqué diffusé sur leur plateforme de propagande Al-Zallaqa.
Your browser doesn't support HTML5 video.
Il y affirme avoir pris le contrôle des "casernes militaires et du quartier général" de l’armée malienne à Farabougou, ce qui n’a pas été confirmé par les autorités.
Depuis l'attaque contre Farabougou, «les civils fuient la ville et les autres villages. Plusieurs centaines (d'habitants) continuent de fuir. Les djihadistes contrôlent la ville. Ils ont même fait la prière (musulmane collective) de vendredi à Farabougou», a affirmé à l'AFP un élu local qui a demandé à rester anonyme pour raisons de sécurité.
À Kassela, à une quarantaine de kilomètres de Bamako, une attaque similaire a été menée. Les djihadistes ont ouvert le feu sur des positions de l'armée malienne. Les autorités ont bien reconnu les attaques au travers d'un communiqué, mais pour le moment, presque une semaine après les faits, aucun bilan n'a été communiqué.
Vers un retour de l'armée?
Selon notre correspondant Serge Daniel, "des dizaines de militaires ont été faits otages". Impossible, cependant, de déterminer si les forces maliennes prévoient de répliquer. Aucun de leurs drones, normalement très efficaces lors de ce type d’attaque, n’a été utilisé. Il faudra attendre les prochains jours pour connaître la position claire des autorités maliennes et savoir si l’armée va revenir, confie Serge Daniel.
Les civils se demandent pourquoi aucun renfort n'est arrivé.
Serge Daniel, correspondant de TV5Monde au Sahel
En juin dernier, l’armée malienne s’était retirée d’un de ses principaux camps militaires dans le centre du pays, après deux attaques attribuées à des djihadistes ayant coûté la vie à des dizaines de soldats en quelques jours.
Rapprochement avec Moscou
Engagée dans une guerre territoriale contre les djihadistes, la junte au pouvoir depuis les coups d’État successifs de 2020 et 2021 peut compter sur la Russie de Vladimir Poutine. Depuis le retrait des Occidentaux, et notamment des troupes françaises en 2024, Bamako s’appuie sur Africa Corps. Ce groupe paramilitaire russe, qui dépend du ministère russe de la Défense pour l’Afrique, a officiellement succédé à Wagner en juin dernier.

Depuis, les forces maliennes et Africa Corps sont, de façon récurrente, accusées de commettre des exactions à l’encontre des civils dans leur combat contre les groupes djihadistes.
Today