En Italie, le plan de réarmement d’Ursula von der Leyen divise la population et les politiques

Le plan d’investissement pour la défense des pays de l’Union européenne, présenté par la présidente de la Commission mardi dernier, a reçu un accueil très mitigé dans plusieurs pays membres, notamment l'Italie, qui n'a pas encore atteint l'objectif de dépenses fixé par l'OTAN. Mais qu'en pense l'opinion publique italienne ? Selon un récent sondage, les Italiens semblent profondément divisés sur la question.
Les Italiens sont à la fois pour et contre l'augmentation des dépenses de défense, les partisans du parti de M. Conte, le Mouvement 5 étoiles, étant majoritairement contre. Le sondage suggère également que la majorité - 41 % des Italiens - s'oppose au déploiement de soldats italiens en Ukraine, à moins que cela ne fasse partie d'une mission de paix menée par l'ONU. Mais posons-leur directement la question.
"Oui, je suis d'accord avec le plan ReArm Europe parce que je crois que l'Europe doit pouvoir se défendre selon le principe de la dissuasion. C'est-à-dire que les armes sont nécessaires, elles servent à éviter de faire la guerre" explique un habitant du centre Rome.
"Je suis contre parce que s'armer pour faire la guerre, ça ne sert à rien. Donc je suis complètement contre. C'est inutile que les Italiens soient déployés là-bas, ça ne fera que des victimes" réplique son voisin.
"Je suis contre les guerres, contre les armes, je dirais que l'argent peut être dépensé pour d'autres choses" répond une passante.
Une touriste du nord du pays n'est pas d'accord : "s'il y a un fou qui veut s'étendre sur de nouveaux territoires, jusqu'où veut-il s'étendre ? Nous devons nous défendre. C'est tout."
Bien que largement soutenu par le gouvernement italien, le plan ReArm Europe visant à renforcer les capacités de défense du continent a suscité des réactions mitigées au sein des différents partis politiques, à gauche comme à droite.
"Les risques pour l'Italie sont principalement ceux d'un endettement excessif. L'Italie est en effet plus endettée que d'autres pays. Deuxièmement, une partie de l'argent de la cohésion est allouée à la défense. Enfin, certains pays, dont l'Autriche et la Suède, se sont opposés à la création d'une dette publique européenne" affirme Daniele Gallo, professeur titulaire de droit européen à l'université de Luiss.
Yesterday