...

Logo Pasino du Havre - Casino-Hôtel - Spa
in partnership with
Logo Nextory

À quoi aurait ressemblé l'UE avec Draghi aux commandes ?

Europe • Aug 27, 2025, 9:35 AM
17 min de lecture
1

Vous l'avez peut-être vu sur LinkedIn ou dans les journaux : Mario Draghi a encore parlé (et fait parler de lui).

Après tout, c'est le superpouvoir de Super Mario : lorsqu'il parle, les gens l'écoutent, ce qui renforce sa réputation d'orateur essentiel.

La semaine dernière, les remarques qu'il a formulées lors d'un forum italien populaire à Rimini étaient particulièrement acerbes à l'égard de la trajectoire actuelle de l'Union européenne. C'est pourquoi sa dernière intervention est plus qu'un simple discours.

Le moment choisi est également remarquable. Ursula von der Leyen, à peine un an après le début de son second mandat en tant que présidente de la Commission européenne, fait déjà l'objet de critiques.

Peu de gens à Bruxelles ont oublié que Mario Draghi a un jour été présenté comme une alternative potentielle à ce poste, bien qu'il ne soit jamais entré officiellement dans la course.

Pourtant, l'influence de l'ancien gouverneur de la Banque centrale européenne, autrefois surnommé le "magicien" pour ses phrases magiques telles que "whatever it takes" (tout ce qu'il faut), continue de planer sur la Commission.

Pour Ursula von der Leyen, sa présence persiste presque comme un fantôme hantant son second mandat. Et la question demeure : et si Draghi l'avait remplacée ?

En s'appuyant sur le récent discours de Mario Draghi et sur son rapport surestimé, on peut imaginer une présidence alternative de la Commission sous sa direction...

L'Europe géopolitique (pour de vrai)

Ursula von der Leyen reçoit Mario Draghi au Berlaymont, le siège de la Commission européenne, en vue des élections européennes de 2024.
Ursula von der Leyen reçoit Mario Draghi au Berlaymont, le siège de la Commission européenne, en vue des élections européennes de 2024. European Union

Cela fait une décennie que Bruxelles promet un rôle plus affirmé de l'UE sur la scène internationale, Jean-Claude Juncker a qualifié sa Commission de "politique", von der Leyen a qualifié son premier mandat de "géopolitique".

Le verdict de Draghi ? Il s'agit encore d'un vœu pieux. Il a cité l'Ukraine comme l'exemple le plus clair : L'Europe a payé les plus grosses factures et a le plus grand intérêt à la paix, mais "jusqu'à présent, elle n'a joué qu'un rôle assez marginal dans les négociations de paix", a déclaré l'ancien président de la BCE.

En ce qui concerne le Moyen-Orient, il a accusé l'UE d'avoir été "spectatrice du bombardement des sites nucléaires iraniens et de l'intensification du massacre à Gaza". Mario Draghi ne mâche pas ses mots,* remarquez le choix des mots pour Gaza : Ursula von der Leyen n'est, elle, jamais allée plus loin que "situation humanitaire catastrophique".

Son avertissement est que l'idée que l'économie seule achète le pouvoir géopolitique est morte. L'Europe doit cesser d'être un "acteur de soutien" et devenir un protagoniste, ce qui, dans le jargon de Mario Draghi, signifie qu'il faut recâbler la machinerie politique de l'UE.

Dans un autre monde : avec Draghi à la barre, on aurait pu s'attendre à ce que l'UE soit plus bruyante sur les crises mondiales (en tirant parti de sa stature pour faire entendre la voix de l'Europe). Mais on aurait également pu s'attendre à des luttes plus intenses au sein de l'Union, avec des pays allergiques à une intégration politique plus poussée.

Droits de douane américains et nouvel ordre commercial

L'accord commercial conclu en juillet dernier sur le terrain de golf Trump de Turnberry, en Écosse, a été critiqué par Mario Draghi.
L'accord commercial conclu en juillet dernier sur le terrain de golf Trump de Turnberry, en Écosse, a été critiqué par Mario Draghi. AP Photo

Les propos les plus acerbes de Mario Draghi ont toutefois été réservés au commerce et au sommet von der Leyen-Trump en Écosse. "Nous avons dû nous résigner aux droits de douane imposés par notre principal partenaire commercial et allié de longue date", a-t-il déclaré.

Il s'agit plus d'un jugement de la part de Draghi que d'une déclaration claire sur ce qu'il aurait fait différemment. Après tout, les négociations commerciales reposent largement sur les opinions des États membres.

Néanmoins, il est difficile d'imaginer Draghi se rendant sur le terrain de golf de Trump et approuvant publiquement la thèse américaine du déséquilibre, comme l'a fait Ursula von der Leyen. À l'époque, elle a reconnu "un excédent de notre côté et un déficit du côté américain", une déclaration qui a ouvert la voie à l'accord tarifaire asymétrique de 15 % entre Bruxelles et Washington.

Le contraste s'étend au-delà de l'accord avec Trump, car Mme Von der Leyen respecte toujours les règles du jeu en matière de commerce.

Dans un article d'opinion, qui semblait répondre en partie au discours de M. Draghi, publié la semaine dernière, elle a soutenu que les partenariats commerciaux aideraient à "travailler sur des défis mondiaux communs, y compris la modernisation du système commercial fondé sur des règles".

L'ancien Premier ministre italien, en revanche, s'est montré plus pessimiste : les dirigeants européens, a-t-il déclaré, "doivent concevoir une politique commerciale adaptée à un monde qui abandonne les règles multilatérales".

Dans un autre monde : une Commission dirigée par Mario Draghi aurait pu adopter une ligne plus dure dans les négociations commerciales transatlantiques, risquant ainsi des affrontements similaires à ceux du Canada et de la Chine avec les États-Unis, et adopter une politique commerciale plus controversée, s'éloignant potentiellement du multilatéralisme de l'OMC.

La compétitivité européenne entièrement revisitée

Mario Draghi et Ursula von der Leyen lors de la présentation du rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne rédigé par l'ancien gouverneur de la BCE.
Mario Draghi et Ursula von der Leyen lors de la présentation du rapport sur l'avenir de la compétitivité européenne rédigé par l'ancien gouverneur de la BCE. European Union

L'ombre de Draghi plane toujours à Bruxelles, non seulement comme le fantôme de la voie non empruntée, mais aussi comme l'auteur du rapport sur la compétitivité que la présidente de la Commission a elle-même commandé.

La divergence entre eux est remarquable : pour Ursula von der Leyen, la compétitivité peut être atteinte en grande partie dans les cadres existants, tandis que pour Mario Draghi, l'Europe doit d'abord reconnaître que le contexte mondial dans lequel elle prospérait autrefois a disparu.

À Rimini, l'ex-chef de la BCE, l'a dit sans détours : "Là où l'on s'en remettait autrefois aux marchés pour guider l'économie, on trouve aujourd'hui des politiques industrielles radicales. Là où il y avait le respect des règles, il y a aujourd'hui l'utilisation de la force militaire et du pouvoir économique pour protéger les intérêts nationaux".

Selon Mario Draghi, l'Europe est "mal équipée" pour faire face à cette nouvelle réalité si elle ne réorganise pas ses mécanismes politiques et économiques.

Concrètement, la vision d'Ursula von der Leyen se traduit par le fait qu'elle continue de miser sur le secteur privé pour assurer la compétitivité, par exemple.

Mario Draghi n'est pas d'accord : les entreprises européennes se sont déjà adaptées, tandis que le secteur public est à la traîne. Selon lui, les gouvernements doivent prendre les devants, définir les industries prioritaires et, surtout, se mettre d'accord sur la manière de financer les "investissements massifs" qui seront nécessaires.

Dans un autre monde : un exécutif européen de Mario Draghi se serait appuyé sur les gouvernements (plutôt que de compter uniquement sur le budget de l'UE) pour financer un redémarrage de la compétitivité. Moins de libéralisme de marché, plus de politique industrielle, une demande beaucoup dure à accepter pour les états membres.

La finalisation du marché intérieur, pas seulement une simplification

La présidente de la Commission européenne aime à parler de la bureaucratie comme du principal obstacle à la compétitivité de l'Europe. Son second mandat a déjà débouché sur des "paquets omnibus" visant à supprimer les règles de l'UE et à rationaliser la bureaucratie.

Mario Draghi, quant à lui, voit le problème différemment. À Rimini, il a déploré "la lenteur des marchés publics, l'augmentation des coûts" et "les obstacles que nous nous imposons à nous-mêmes", mais il n'a pas appelé à la déréglementation.

Son message : arrêter le bricolage et finir le travail, en appelant à la finalisation du marché intérieur de l'Union.

"L'Acte pour le marché unique a été adopté il y a près de quarante ans, et pourtant des obstacles importants au commerce en Europe subsistent. Leur suppression aurait un impact substantiel sur la croissance de l'Europe", a déclaré l'ancien président de la BCE.

Traduction : Le problème de l'Europe n'est pas qu'il y a trop de règles, c'est que le marché unique n'est encore qu'à moitié construit.

Il a également invité l'UE à expérimenter de nouvelles formes d'intégration, telles qu'un "28e régime", qui s'apparenterait à la création d'un "Delaware européen" pour l'enregistrement des entreprises. Aux États-Unis, ce petit état domicilie une grande partie des entreprises du pays grâce à, entre autres, une bureaucratie simplifiée.

Il s'agirait d'un cadre optionnel pour les entreprises à l'échelle de l'UE, destiné à réduire la fragmentation et à donner aux entreprises une véritable assise continentale. Bruxelles a semblé intéressée par l'idée, et Ursula von der Leyen l'a même citée dans ses orientations politiques, mais elle est toujours bloquée dans la pile des dossiers "à l'étude".

Dans un autre monde : Mario Draghi aurait fait de l'achèvement du marché unique un projet phare dès le premier jour, en mettant en avant les dossiers bloqués au lieu de démanteler les règles existantes sous prétexte de la simplification.

Une défense européenne pour les Européens

L'un des points sur lesquels Draghi et von der Leyen convergent est la nécessité de renforcer la défense de l'Europe.

Tous deux souhaitent une augmentation des dépenses. Mais le discours de Mario Draghi est plus percutant.

La ligne directrice de son discours est que "la force économique est une condition nécessaire mais non suffisante pour la force géopolitique", affirmant que l'illusion selon laquelle la puissance économique de l'Europe pouvait à elle seule se traduire par une influence sur la scène mondiale s'est "évaporée".

La défense, a-t-il laissé entendre, est ce qui compte vraiment.

Et tandis qu'Ursula von der Leyen parle de plus d'argent pour les armées européennes, l'ex-chef de la BCE prévient que la pression actuelle est moins liée à la vision stratégique de l'Europe qu'à la pression des États-Unis.

"Nous avons également été poussés par ce même allié à augmenter les dépenses militaires, une décision que nous aurions peut-être dû prendre de toute façon, mais sous des formes et d'une manière qui auraient probablement reflété plus fidèlement les intérêts de l'Europe", a-t-il déclaré.

Dans un autre monde : sous la présidence de Mario Draghi, l'UE aurait pu adopter une doctrine plus stricte en matière d'autonomie stratégique dans le domaine de la défense, se rapprochant ainsi de la vision d'Emmanuel Macron, qui souhaite que l'Europe ne dépende plus des États-Unis.


Today

À Varsovie, il n'y a que 6 centimètres d'eau de profondeur dans la Vistule
Europe • 3:56 PM
1 min
Jeudi, le niveau le plus bas de la Vistule a été enregistré à la station hydrologique de Varsovie, selon l'Institut de météorologie et de gestion de l'eau (IMGW). C'est la deuxième fois depuis le début de l'été que ce triste record est battu.View on euron
Read the article
Feux de forêt : une année noire pour l'Europe
Europe • 3:44 PM
4 min
Plus d'un million d’hectares sont partis en fumée dans l’UE en 2025.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="https://fr.euronews.com/my-europe/2025/08/28/feux-de-foret-une-annee-noire-pour-leurope?utm_source=test_mrss&utm_campaign
Read the article
Où, en Europe, la possession d'une résidence secondaire est-elle la plus importante ?
Europe • 3:21 PM
7 min
Dans un pays européen, près de la moitié des propriétaires possèdent une résidence secondaire. Dans l'ensemble de l'Union européenne, l'attrait de ce type de propriété est davantage lié aux loisirs qu'à l'investissement.<div class="small-12 column text-ce
Read the article
« Nous avons beaucoup à faire » : Vučić réaffirme que l’adhésion à l’UE reste cruciale
Europe • 3:01 PM
19 min
Le président serbe a déclaré à Euronews que son pays était confronté à des défis importants, affirmant : « nous avons beaucoup à faire, énormément de choses à faire » tout en devant concilier les revendications des manifestants, les préparatifs de l'Expo
Read the article
Frappes sur Kyiv : l'UE convoque l'ambassadeur de Russie à Bruxelles
Europe • 11:51 AM
4 min
Deux missiles russes ont endommagé le bâtiment de la délégation européenne à Kyiv dans la nuit de mercredi à jeudi.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="https://fr.euronews.com/my-europe/2025/08/28/frappes-sur-kyiv-lue-convoque
Read the article
Non, les feux de forêt en Espagne n'ont pas été déclenchés à dessein pour défricher des terrains en vue de projets de construction
Europe • 11:01 AM
6 min
L'Espagne a dû faire face à plusieurs incendies de forêt dévastateurs. Cette catastrophe donne lieu à des allégations selon lesquelles les incendies ont été délibérément provoqués pour faire place à des projets de construction. Voici pourquoi ces affirmat
Read the article
Vérification des faits : Trump prétend savoir pourquoi la Russie n'a pas réussi à s'emparer de Kyiv
Europe • 10:43 AM
7 min
Le président américain affirme que les troupes russes se seraient emparées de la capitale ukrainienne en quelques heures en février 2022 si elles ne s'étaient pas "embourbées". Les rapports de guerre racontent une autre histoire.<div class="small-12 colum
Read the article
Le bâtiment de la mission de l'UE à Kyiv gravement endommagé par l'onde de choc de la frappe russe
Europe • 7:46 AM
4 min
"L'UE ne se laissera pas intimider", a déclaré António Costa en réponse à la dernière attaque russe contre Kyiv, qui a endommagé le bâtiment de la délégation de l'UE.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="https://fr.euronews.com
Read the article
La France et l'Allemagne envisagent un modèle de "meilleur athlète" pour stimuler la production militaire européenne
Europe • 6:55 AM
11 min
La production de défense de l'UE a été entravée par le niveau élevé de fragmentation du secteur, de nombreux États membres ayant historiquement favorisé leurs propres industries de défense nationales pour des raisons de sécurité nationale.<div class="smal
Read the article
Budapest poursuit l'UE pour avoir utilisé les avoirs gelés russes pour l'aide à l'Ukraine
Europe • 6:21 AM
3 min
Le gouvernement hongrois, qui entretient des relations chaleureuses avec la Russie, a pour habitude de bloquer régulièrement le soutien de l'UE à l'Ukraine, ce qui a tendu les relations entre Budapest et plusieurs autres pays de l'Union.<div class="small-
Read the article
Ukraine : les responsables de la lutte contre la corruption se sentent protégés par les négociations d'adhésion à l'UE
Europe • 5:59 AM
5 min
Les dirigeants des principaux organismes du pays de lutte contre la corruption se sont réunis en début de semaine avec Marta Kos, la commissaire européenne chargée de l'élargissement.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="https:
Read the article
Ukraine : au moins 14 morts et des dizaines de blessés lors d'une attaque russe massive sur Kyiv
Europe • 4:46 AM
9 min
La frappe de drones et de missiles a touché plus de 20 sites dans la capitale ukrainienne, selon les autorités locales. Un immeuble d'habitation de cinq étages a été complètement soufflé.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="ht
Read the article
La situation financière des personnes handicapées est moins bonne dans les Balkans et les pays baltes
Europe • 12:06 AM
3 min
Dans l'UE, près d'une personne handicapée sur quatre a du mal à joindre les deux bouts. Le taux de risque de pauvreté est plus élevé dans les États baltes et en Croatie.<div class="small-12 column text-center article__button"><a href="https://fr.euronews.
Read the article