Poutine "joue" et n'a aucun intérêt à arrêter la guerre, estime le chef du PPE Manfred Weber

Le président russe Vladimir Poutine "joue" pour "gagner du temps et gagner sur le champ de bataille" alors que l'Ukraine est "prête pour la paix", a déclaré à Euronews Manfred Weber, le président du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit.
S'exprimant lors d'une interview en direct quelques heures avant le coup d'envoi d'un sommet crucial des dirigeants de l'UE à Bruxelles, Manfred Weber estime que Vladimir Poutine "n'a aucun intérêt à arrêter la guerre", et que l'administration Trump voit maintenant la "réalité que Vladimir Poutine a un plan clair (...) de conquérir et d'occuper l'Ukraine."
"Poutine n'est pas prêt à aller vers la paix, vers un véritable processus de paix", a-t-il ajouté.
Mardi, le président russe a rejeté une proposition - présentée par Donald Trump et approuvée par Volodymyr Zelensky - en faveur d'un cessez-le-feu global qui mettrait fin aux combats sur terre, en mer et dans les airs.
Il n'a accepté qu'une trêve qui épargnerait les infrastructures énergétiques de l'Ukraine, une proposition loin d'être à la hauteur des ambitions américaines.
Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est entretenu avec Donald Trump et a accepté cette trêve partielle.
L'Europe a jusqu'à présent été tenue à l'écart de la diplomatie téléphonique entre les trois dirigeants.
Deux sources diplomatiques ont déclaré à Euronews que la possibilité de nommer un envoyé pour s'asseoir à la table d'éventuels futurs pourparlers de paix ne serait pas discutée alors que les dirigeants de l'UE se réunissent pour un sommet ce jeudi.
"L'Europe et l'Ukraine doivent être sur la table et les États-Unis doivent comprendre qu'il n'y aura pas d'accord sans l'Ukraine", a déclaré M. Weber, ajoutant que les 27 dirigeants de l'UE devaient maintenant "accélérer" pour prouver que "l'Europe peut accomplir sa tâche".
L'achat conjoint d'armes pour économiser de l'argent
Les projets de réarmement figurent en bonne place à l'ordre du jour du sommet de jeudi, afin que l'Europe puisse compter sur ses propres forces armées et sa puissance militaire en cas d'agression.
L'exécutif de l'UE a dévoilé mercredi une proposition sur la manière de libérer les fonds nécessaires à cette fin. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a notamment proposé d'assouplir les règles fiscales de l'UE et de libérer 150 milliards d'euros de prêts en levant des capitaux sur les marchés de l'UE, afin de les consacrer au réarmement du continent.
Manfred Weber a déclaré que l'augmentation des dépenses de défense ne toucherait pas les contribuables, mais que l'Union européenne devrait plutôt "économiser beaucoup d'argent" en "achetant ensemble".
"Nous avons besoin de projets phares où les gens comprennent immédiatement qu'en tant qu'Européens, nous sommes mieux protégés ensemble", a-t-il déclaré. "Regardez la cyberdéfense (...) ou un système de défense antimissile ou un système de défense contre les drones. Faisons-le à la frontière entre la Pologne et le Bélarus, pour toute l'Europe. Nous serons mieux protégés si nous le faisons ensemble".
Manfred Weber, qui est issu de l'Union chrétienne-sociale bavaroise (CSU), devrait se présenter sans opposition pour un nouveau mandat de trois ans en tant que président du Parti populaire européen (PPE), lorsque le parti se réunira pour son congrès annuel à Valence en avril.
Le poids lourd allemand a consolidé son pouvoir en tant que chef du parti paneuropéen et de son groupe parlementaire européen, le plus granb et le plus puissant de l'hémicycle.
Interrogé sur le fait de savoir s'il avait encore le soutien de son parti, il a déclaré : "On ne sait jamais en politique. Mais jusqu'à présent, je n'ai pas de concurrent."
Today